A voir de très près, on se rend compte qu’il y a une similitude entre les attaques au centre du Mali et celles au Nord du Burkina. Cette similitude ne doit pas être le fait du hasard et ces attaques ne doivent pas être considérées comme des coups d’éclats momentanés. Force est de croire qu’il faut se laisser convaincre qu’il s’agit d’une planification. Tout se passe comme si on assistait à un conflit confessionnel en gestation. Mais, qu’on ne se trompe pas. Il ne s’agit point ici d’une guerre de religions parce que, que ce soit au Mali ou au Burkina Faso, chrétiens et musulmans vivent en parfaite harmonie. Mais il s’agit ici d’un combat mené par des djihadistes minoritaires contre les chrétiens du centre du Mali et le Nord du Burkina Faso. Au Mali, le conflit fabriqué qui oppose peulhs et dogons vise bien les chrétiens car, même majoritairement musulmans, nombreux sont les dogons chrétiens, protestants ou catholiques. Le massacre des fidèles chrétiens, catholiques du village de Sobani da, commune de Sangha a été murement réfléchi et répond bien à une volonté affichée de harcèlement contre les chrétiens. Ce qu’on peut y ajouter, c’est que le secteur de sangha a vu s’installer depuis les années 1930 les missionnaires Américains venus évangéliser. Ce qu’il faudrait savoir aussi, c’est que le cercle de Koro dispose de la plus forte communauté chrétienne autochtone de la région de Mopti. Donc, que la majorité des attaques soient dirigées contre ce cercle ne doit pas surprendre. Conséquences de toutes les attaques, nombreux sont les chrétiens qui ont fui leurs localités et les dimanches, c’est la peur au ventre que les fidèles vont au culte, si culte il y a. Au Nord du Burkina, c’est le même phénomène qu’on observe avec les chrétiens froidement abattus dans leurs lieux de culte et conséquence à cela, plus de cent églises sont fermées. Là aussi, des chrétiens ont préféré abandonner leurs domiciles, apeurés par les exactions des djadistes. En profondeur, il devient clair que ces attaques tant au Mali qu’au Burkina visent un même plan machiavélique : anéantir la présence chrétienne au niveau de ces localités afin de parvenir à l’émergence d’un Etat islamique à l’image de celui de DAESH naguère à la frontière syro-irakienne. Qui en sont les commanditaires ? C’est Amadou Koufa au Mali et Malan Dicko au Burkina Faso appartenant tous les deux à la même communauté ethnique même s’ils n’en sont pas les porte- paroles. Dès lors, il est très facile de croire qu’il s’agit d’un conflit ethnique opposant peulhs et dogons. Mais non, ce n’est nullement ça car nombreux sont les liens qui unissent toutes les ethnies du Mali .Mais les instigateurs de ce complot ont cherché à jouer sur la fibre ethnique pour parvenir à leurs fins. Malheureusement, ils sont arrivés à convaincre des esprits faibles qui les ont suivis sans chercher à savoir vers quel port on les embarquait. Ces terroristes puisqu’il faut les appeler ainsi sont bien soutenus et reçoivent un financement adéquat qui leur permet de se mouvoir, de s’entretenir, de s’armer, de recruter des combattants et faire passer leur propagande. Ce soutien, il faudrait aller le chercher à travers toutes les connexions islamiques et certains pays qui veulent étendre leur sphère de domination par le biais de la religion. Il y a lieu aussi de citer les soutiens nationaux de ces terroristes parmi lesquels il y a chose regrettable de grands intellectuels insoupçonnables, des politiciens véreux en quête de popularité et des chefs religieux relayant au fond de leurs maisons le message des djihadistes. Certes qu’on peut le nier pour une raison ou pour une autre mais le complot est bien là visant à éliminer toute présence chrétienne. Hélas, certains vont se voiler la face pour ne pas voir, se boucher les oreilles pour ne pas entendre, se fermer la bouche pour ne pas parles. Mais la vérité est là, patente.
Il est donc urgent pour les autorités de ces deux pays de prendre conscience du programme macabre qui est en train d’être exécuté afin de briser cette nouvelle bête aux tentacules multiples. Sans cela, nul ne sait ce que l’avenir va nous réserver et qu’adviendra de la liberté religieuse bien prônée dans nos constitutions. Pour ce qui concerne le Mali, il est grand temps maintenant pour l’Etat de réoccuper tout le terrain parce que le vide laissé est préjudiciable à plusieurs niveaux ; L’absence de l’Etat dans beaucoup de localités du Nord et du centre a eu pour conséquence l’émergence d’autres maitres des lieux qui ont imposé leur mode de vie. L’insoutenable, le pire est que même les populations se sont accommodées à cette nouvelle forme de vie de sorte que le déracinement sera difficile même avec le retour de l’Etat. Seul ce retour de l’Etat sera un gage pour les minorités chrétiennes de pratiquer leur religion sur une terre qui est leur patrie. Que cela soit !
Que Dieu préserve le Mali et bénisse tous les Maliens.
M.M Dembélé