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QUI EST MOONSHINE, CE COLLECTIF CONGOLO-MONTRÉALAIS QUI REPLACE L’ÉLÉGANCE AU CŒUR DE LA FÊTE ?

Après avoir retourné les dancefloor de Montréal et du monde entier, le collectif Moonshine posera ses valises à Paris le 24 mai. Comme à son habitude, l’évènement se déroulera dans un lieu tenu secret. Pour pouvoir y accéder, il suffira d’envoyer un texto au numéro affiché sur l’évènement Facebook. Rencontre avec le DJ Pierre Kwenders et son manager en chef Hervé Kalongo pour en savoir plus sur le collectif, sa relation aux musiques africaines et affiliées, mais aussi de l’élégance sapologique qui fait leur marque de fabrique depuis 5 ans.

 

Photo en Une : © D.R

« Le samedi après chaque pleine lune », indique son site internet, Moonshine organise des soirées d’un genre particulier. Lieu tenu secret, informations délivrées uniquement par texto et musique explosive mariant dombolo, afrobeat, techno et global bass. Depuis environ 5 ans, la recette élaborée par le jovial Pierre Kwenders et son manager Hervé « Coltan » Kalongo enflamme la nuit montréalaise. Devant le succès du rendez-vous préféré de la diaspora africaine de la ville, le concept s’est exporté partout dans le monde. Leçon de fête, mais aussi d’élégance à l’occasion de leur venue à Paris le 24 mai prochain. Un évènement à ne manquer sous aucun prétexte qui réunira Bonbon KojakPara One, un guest surprise, Petit Piment et le scénographe/artiste visuel en chef de la bande, BOYCOTT, autour des deux éminents sapologues et apôtres de la joie de vivre.

En deux mot, c’est quoi Moonshine ?

Pierre Kwenders : Pour moi, c’est un peu comme un évangile. Nous sommes les disciples du tout-puissant ambassadeur de l’enjaillement et on est la pour propager la bonne nouvelle.

Hervé Kalongo : C’est un délire en ami, une famille qui grossit, un long-weekend qui ne finit pas.

Qui est ce fameux tout-puissant ?

Pierre : Stephane Doukouré alias Douk Saga bien sur. L’inventeur du coupé-décalé, le roi suprême de la joie de vivre.

[Douk Saga est une véritable légende au Congo. Surnommé « Président », il est considéré comme le pionnier du genre. Voir au sujet du remix ci-dessous un article paru sur Pan-African Music.]

Vous avez été défini par Vogue comme « une fête inclusive pour la diaspora africaine de Montréal ». Vous vous reconnaissez dans cette appellation ?

Pierre : Ça c’est ce que les gens disent, c’est la manière politique de dire les choses. À la base, c’était vraiment les amis des amis. L’atmosphère est inclusive au sens où tu en entends parler par tes proches. L’ambiance est familiale, pas comme en boite de nuit. C’est ça, être « inclusif » pour nous, même si le coté africain est tout de même important.

Hervé : C’est un peu comme une grosse fête de famille, un grand mariage africain où tout le monde se retrouve, où l’invité invite ses amis. Tout le monde est content et célèbre ensemble ce moment magnifique, sur de la musique qu’on aime et qu’on a envie de découvrir.

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Quels sont les autres collectifs et labels qui vous inspirent ?

Hervé : Présentement, ça part dans tous les sens. Il y a des trucs un peu latinos comme Branko et son label EnchufadaPríncipe…De l’autre coté, il y a toute la vibe sud-africaine, que ce soit du gqom ou de la deep. L’idée c’est d’avoir un peu toutes les influences afro, du coupé-décalé jusqu’à la techno. Cette influence provient du rythme qui est commun à toute ces musiques. Donc il n’y a pas de limites, tant que ça bouge. C’est ça, notre démarche artistique.

Pierre [rires] : Ce que j’écoute et ce que je joue, ça n’a pas grand chose à voir. Ça tourne autour un peu de ce que Hervé dit, de l’afro house à l’afrobeat en passant par le coupé-décalé et le dombolo. Il y a beaucoup de nouvelles saveurs qui sont en train de naître autour de ça, autant en Afrique qu’ailleurs. Faisant partie de cette diaspora, ça nous fait très plaisir de partager la musique avec laquelle on a grandi. Comme il n’y avait pas beaucoup de plateformes pour apprécier ce type de musique, on a monté Moonshine. Et surtout, on est très fier de cette identité musicale.

En France, il y a de plus en plus de collectifs et de labels qui semblent s’inspirer de cette ambiance entre sonorités rave, dembow, hardcore, gqom, voguing… Avez-vous le sentiment d’avoir été précurseur ?

Pierre : Je dirais que le feu a été découvert partout sur la planète en même temps. Et c’est un peu la même chose avec ce son là. Plus on est, mieux c’est. Dans la manière de communiquer, de composer les mixtapes, c’est génial d’avoir des cousins où des frères partout. C’est organique et passionné. J’ai effectivement entendu parler de La Creole, il y a aussi Boukan Records, que l’on valide à fond, NAAFI à Mexico c’est pareil. Ils répandent aussi la bonne parole.

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