Embargo sur le gaz et le pétrole, soutien militaire à l’Ukraine, mais aussi diplomatie.
Alors des milliers d’Ukrainiens continuent à fuir la guerre en Ukraine, le président Joe Biden a décrété, ce mardi 8 mars, un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz russes. Depuis le départ, Washington s’implique dans le conflit, mais tente aussi d’éviter une escalade. Un véritable numéro d’équilibriste. Washington est effet omniprésent dans ce conflit. Ce sont les renseignements américains qui alertaient sur une invasion possible de l’Ukraine début février. Eux qui dénonçaient aussi depuis des mois les mouvements militaires russes à la frontière entre Ukraine et Russie.
Sanctions économiques
L’offensive lancée, Washington craignait une guerre éclair et une prise rapide de Kiev. Aujourd’hui, face aux combats qui durent, les Etats-Unis misent sur l’essoufflement russe. « Ce que nous pensons, c’est que les Russes continuent d’être contrariés et ralentis, et qu’ils n’ont pas vraiment fait de progression notable ces derniers jours, à l’exception du sud, où ils continuent de progresser », estime le porte-parole du Pentagone John Kirby.Les Etats-Unis misent aussi sur l’affaiblissement économique russe face aux sanctions. « Nous ne contribuerons pas à subventionner la guerre de Poutine », a dit Joe Biden en annonçant l’embargo sur le pétrole et le gaz, qui doit, selon ses mots encore, « porter un nouveau coup puissant à Poutine ».
Soutien militaire prudent
Washington se veut en revanche plus prudent sur le plan strictement militaire. Les USA livrent des renseignements et arment la résistance ukrainienne. 350 millions de dollars ont déjà été débloqués fin février. Six milliards supplémentaires devraient l’être, pour un soutien militaire, économique ou encore humanitaire. Mais Washington refuse de livrer des armes lourdes à l’Ukraine, pour éviter un embrasement du conflit, une « troisième guerre mondiale”.
Elle a aussi refusé une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, pour ne pas s’obliger à abattre des avions russes et provoquer un conflit plus grave encore.Diplomatie
Coté diplomatie, les Américains ont semblent-ils coupé les contacts directs avec le président russe, mais encouragent d’autres à le faire, pour laisser une porte de sortie diplomatique à Vladimir Poutine.
Une porte de sortie à laquelle ne croit plus le général de la Bundeswehr allemande à la retraite Klaus Wittmann. Sur la DW, il rappelle l’autorité de Vladimir Poutine face aux plus hauts gradés militaires russes. « Je pense que même ces personnes n’ont aucune chance de faire valoir un quelconque argument de bon sens », dit-il. « Tout peut arriver, personne ne peut l’exclure, et c’est pourquoi il est si important que nous renforcions et améliorions la capacité de défense ukrainienne avec des armes antiaériennes et antichars, bien plus que nous ne l’avons fait jusqu’à présent ici. »
Des inquiétudes partagées en partie aux Etats-Unis. La situation va « probablement s’aggraver avant de s’améliorer”, a dit récemment, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Avant d’ajouter, que Vladimir Poutine « est condamné à perdre”.
Hugo Flotat-Talon, Avec agences
Source: DW.com