Le Nord-Mali est occupé par les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), qui ont proclamé de façon unilatérale l’indépendance de la région, et les islamistes d’Ançar Dine, proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Ces derniers ont été rejoints par plusieurs autres groupes terroristes islamistes. Des jihadistes afghans, pakistanais, en tout cas étrangers au Mali (…) entraîneraient des groupes terroristes. La situation est préoccupante. Il s’agit d’une menace non seulement pour la sous-région, mais aussi pour le monde.
Sous l’égide de l’Union africaine (UA), la Cédéao doit présenter aujourd’hui une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies pour une intervention dans cette partie du Mali qui représente les deux tiers du pays. La France s’est dite prête à soutenir la résolution aux Nations unies et le déploiement d’une force africaine au Mali.
« Aux Africains de saisir le Conseil de sécurité (de l’ONU, Ndlr). Nous, nous appuierons la résolution qui sera présentée par la Cédéao. Si une intervention est décidée, c’est aux Africains de la mener, la France comme d’autres puissances se mettant au service des Nations unies », promet François Hollande.
Mercredi, lors d’une première réunion, le Conseil de sécurité a pris quelques distances avec la demande de l’Union africaine d’envoyer des troupes au Mali sous mandat de l’ONU. Les membres du Conseil n’excluent pas une intervention militaire, mais ils jugent que l’UA et la Cédéao n’ont pas présenté une feuille de route suffisamment claire sur leurs intentions.
Le Conseil veut par exemple voir élaborer un plan politique après une éventuelle intervention. Les Etats-Unis ont également suggéré d’appliquer des sanctions avant une opération militaire. Si des troupes sont envoyées, s’agira-t-il d’une invasion militaire ou plus simplement d’un appui aux forces de sécurité maliennes ? Combien de soldats seront mobilisés au Mali et pour quel coût ? A toutes ces questions, le Conseil de sécurité attend encore des réponses.
Reste que le gouvernement de transition ne voit pas les choses de la même manière. Il continue de croire que le pays n’a pas besoin de troupes au sol pour combattre les bandes armées, mais plutôt un appui logistique, une couverture aérienne pour laquelle il aurait séjourné mardi dernier en Algérie elle aussi opposée à toute intervention étrangère au Mali.
Les deux alliés de circonstance qui préparent une offensive militaire surprise pour prendre de court la Cédéao et l’Union africaine, ont envoyé des émissaires auprès de la Russie et de la Chine pour faire échec au vote de la résolution autorisant l’intervention militaire. Nous jouons aujourd’hui une partie importante de notre destin.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 15/06/2012