L’organisation Héra Foundation demande l’adoption d’une loi sur les violences basées sur le genre (VBG) pour un meilleur épanouissement de la femme malienne. Elle a lancé un plaidoyer dans ce sens avant-hier (lundi 09 décembre 2019) à l’occasion d’une conférence active organisée au CICB.
Une loi dissuasive est aujourd’hui indispensable pour prévenir, réparer, réprimer et prendre en charge les victimes de toutes les formes de violence liées au genre. C’est en tout cas la conviction de Me Nadia Myriam Biouele, présidente de l’organisation Héra Foundation (Fondation Héra-HF).
Et c’est à la faveur d’une conférence active, le lundi 2019 au CICB, que cette organisation a convié la société civile, la presse, des organisations alliées et aussi le gouvernement à travers le ministère en charge de la promotion de la Femme à venir soutenir un plaidoyer fort pour mettre fin aux Violences basées sur le genre (VBG).
Cette loi est d’autant indispensable aujourd’hui qu’elle constituera une avancée certaine dans le combat contre ce fléau aux conséquences multiples et dramatiques. Un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans la société moderne d’autant plus que, selon des statistiques, «toutes les 48h, une femme est tuée sous les coups de la violence».
Selon Héra Foundation, une femme sur quatre est victime de violence au Mali. Et cette année, elle a recensé plus de 300 cas de violence faite sur toute l’étendue du territoire national. La protection de la femme malienne contre les VBG est donc l’ambition résolument affichée par cette jeune fondation initiée par Me Nadia Myriam Biouele.
Et pour atteindre cet objectif, le lobbying et le plaidoyer en faveur d’une législation est l’une des stratégies pour lesquelles Me Nadia et son équipe ont opté. La conférence active organisée lundi dernier (9 décembre 2019) en est la parfaire illustration. Elle visait surtout à attirer non seulement attirer l’attention des uns et des autres sur le phénomène, mais aussi et surtout à faire un plaidoyer pour l’adoption du projet de loi sur les VBG qui reste encore dans les tiroirs depuis plusieurs années.
«La loi n’est pas la solution globale, mais elle marquera un pas décisif dans la prévention si elle est dissuasive et contraignante», pense la directrice fondatrice de Héra Foundation, Me Nadia M. Biouele. Elle est déterminée à jouer sa partition jusqu’au bout et demande à toutes les bonnes volontés d’agir dans les sens de l’adoption d’une loi anti VBG.
«Nous demandons à Madame le ministre de la promotion de la Femme et au président de la République du Mali de respecter les conventions ratifiées sur le plan international en faveur du droit des femmes pour prendre en charge ces violences au moyen d’un processus législatif urgent», a conseillé Ibrahim Elios Ndoye du Collectif sénégalais «Dafa Doy» (Ça suffit, En wolof). Il a rappelé aux autorités maliennes que son pays, le Sénégal, a déjà voté une loi en Janvier 1999.
De son coté, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Aïssata Kassa Traoré, a promis de prolonger le plaidoyer pour l’adoption d’un projet de loi contre les VBG auprès des plus hautes autorités du Mali. Elle a prôné une révision du projet de loi existant pour une meilleure prise en charge des nouvelles dispositions. La ministre Aïssata Kassa Traoré a profité de l’occasion pour lancer un véritable cri de cœur aux organisations nationales et internationales contre les violences basées sur le genre.
En attendant cette législation tant souhaitée, la Fondation Héra a débloqué 10 millions de francs CFA pour le fonds d’assistance judiciaire aux victimes.
Oumar Alpha