PROSTITUTION JUVENILE AU MALI : Environ 11,7 % des mineures touchés par le phénomène

Selon le rapport de ECPAT-Luxembourg, sur 1472 enfants ayant répondu au questionnaire général, 28,2% ont été identifiés comme victimes dune des trois formes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales (ESEC). Il s’agit d’enfants victimes de prostitution, de tourisme sexuel impliquant les enfants et de traite à des fins sexuelles. La prostitution juvénile demeure la plus fréquente et concerne 11,7 % des enfants au Mali.

Afin de se faire une idée sur l’État de l’exploitation sexuelle des mineures au Mali, ECPAT Luxembourg a réalisé en 2014, une étude sur le phénomène. Sur un échantillon de 1472 enfants ayant répondu au questionnaire général, 28,2 % ont été identifiés comme victimes dune des trois formes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales (ESEC).
A en croire au rapport, il s’agit d’enfants victimes de prostitution, de tourisme sexuel impliquant les enfants et de traite à des fins sexuelles. La prostitution occupe une place importante et touche environ 11,7 % des enfants au Mali. Quant au tourisme sexuel impliquant les mineures, concerne 9,3% des enfants, soit la deuxième forme d’exploitation par son ampleur.
Le même rapport précise que la traite des enfants à des fins sexuelles est celle qui semble être la moins rencontrée et est identifiée auprès de 7,2 % des enfants.
Pour lutter efficacement contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales dans notre pays, le Bureau national catholique de l’enfance (BNCE) a initié des rencontres de réflexion en 2018 avec les leaders communautaires dans ces zones d’intervention ; à savoir : Bamako, Sikasso, Ségou et Mopti afin d’élaborer une stratégie communautaire de lutte.
Pour mettre fin à ces pratiques, les responsables du BNCE en collaboration avec les leaders coutumiers, religieux de Bamako, Sikasso, Ségou et Mopti ont formulé des propositions. Il s’agit de la formation des enfants à l’autoprotection dans les écoles et au sein de la communauté, information et sensibilisation des populations sur les causes, les conséquences et les moyens de lutte contre lESEC, développement de la communication entre parents et enfants en matière de sexualité, scolarisation et maintien des enfants à l’école.
Ils ont également proposé la dénonciation des auteurs de l’exploitation sexuelle aux autorités compétentes, veiller au respect de l’interdiction de l’accès des bars à des mineurs et veiller à l’application correcte des sanctions contre les auteurs d’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales pour éviter l’impunité.
Y. Doumbia