Certains partis politiques comme Yèlèma, Fad et le Regroupement Cofop, ont des positions connues contre une deuxième prorogation du mandat des députés. Cependant, des voix favorables à cette prorogation sont légion aussi bien dans la classe politique que dans la société civile.
Des partis politiques et regroupement de partis politiques (Yelema, FAD, COFOP) ont exprimé leur opposition à cette prorogation du mandat des 147 députés siégeant à l’Assemblée nationale. Dans un communiqué rendu public après la décision de prorogation prise par le gouvernement (ce vendredi 7 juin), le parti Yelema de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara estime « inappropriée une seconde prorogation du mandat des députés actuels en dehors du dialogue politique inclusif, qui est le cadre approprié permettant d’aboutir à des solutions consensuelles qui conduiront, dans un délai raisonnable, à la réinstauration d’un cadre institutionnel par des élections législatives crédibles et apaisées et auxquelles toutes les composantes politiques du pays participeront ».
Le Bureau Politique du Front Africain pour le Développement (FAD) est dans la même logique que le parti Yelema. Dans un communiqué en date du 07 juin 2019, le parti piloté par Nouhoum Sarr de l’opposition a fermement rejeté « toute prorogation du mandat des députés ». « C’est le lieu de rappeler qu’en décembre 2018 le parti s’était prononcé contre la première prorogation du mandat des élus nationaux, violant allègrement la constitution de la République », souligne le communiqué du FAD.
Dans un tweet, l’ex Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga écrivait la semaine dernière que le seul combat qui vaille est l’organisation des élections législatives.
Précédemment, la Coalition des forces patriotique (COFOP) sous la bannière de l’honorable Oumar Mariko a affirmé son opposition à la prorogation du mandat des députés.
Cependant, il y a des organisations de la société civile qui sont favorables à la prorogation du mandat des députés comme le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM). Le vendredi 24 mai 2019, lors de sa rencontre avec la Commission des Lois Constitutionnelles, de la Législation, de la Justice, des Droits de l’Homme et des Institutions de la République de l’Assemblée nationale du Mali, le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), Chérif Mohamed Haïdara a souhaité la prorogation du mandat des députés jusqu’à ce que la situation soit stable au Mali afin d’éviter un vide constitutionnel. A rappeler que lors de la séance plénière occasionnant la première prorogation du mandat des députés, le 22 novembre 2018, le 4ème vice-président de l’Assemblée nationale, Hamada Soukouna disait qu’il ne sert à rien de « reporter les élections pour reporter », si ce report ne permet pas de régler définitivement les problèmes graves auxquels le pays est confronté. « Je suis convaincu que c’est dans le dialogue politique que nous sortirons le Mali de cette situation. Les 6 mois de report que vous proposez monsieur le ministre, ne suffiront pas ». Selon lui une 2e prorogation ne serait pas bien accueillie par les populations. « Seul ce dialogue politique vous permettra d’avoir tout le temps nécessaire pour mener à terme ces importantes reformes auxquelles toutes les forces politiques de notre pays souhaitent », disait-il.
Aguibou Sogodogo
Par Le Républicain