1- Le Projet de loi n’est pas anti constitutionnelle, il n’est pas anti démocratique. La loi n’est pas inégalitaire, elle n’est pas une mesure discriminatoire. Elle repose avant tout sur le principe constitutionnel de l’égalité totale entre les citoyens qui est affirmation de l’égal accès des tous les citoyens à tous les droits. Elle permet à la femme d’accéder aux opportunités de participation politique et publique.
Les pays suivants ont adopté une loi similaire et en totale harmonie avec leur constitution qui proclame l’égalité entre les citoyens.
Article de la constitution malienne, Article de la constitution burkinabé, Article de la constitution sénégalaise, Article de la constitution nigérienne,
Article de la constitution mauritanienne Article de la constitution algérienne.
Le Mali est le seul pays de l’Afrique de l’Ouest à n’avoir pas légiféré dans la matière et est pour cette raison sujet d’interpellation dans toutes les rencontres internationales au niveau des exécutifs tout comme des Assemblées.
CEDEF: article 4: 1. L’adoption par les Etats parties de mesures temporaires spéciales visant à accélérer l’instauration d’une égalité de fait entre les hommes et les femmes n’est pas considérée comme un acte de discrimination … Ces mesures doivent être abrogées des que les objectifs en matière d’égalité de chances et de traitement ont été atteints.
Le projet de loi comme toutes les législations relatives au quota sont des mesures temporaires et provisoires.
2- La volonté d’améliorer le statut de la femme a conduit l’Etat à adhérer, adopter et ratifier toutes les résolutions, recommandations, déclarations, conventions et dispositions sous régionales, régionales, et internationales relatives à la promotion et à la protection des femmes dans les domaines social, culturel, économique, juridique et politique. Ce sont entre autres : la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) (1983); la Déclaration sur la plate forme d’action de Dakar et le programme d’action de Beijing (1995) ; le protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes (2005 2); la Déclaration Solennelle des Chefs d’Etats africains sur l’égalité entre les sexes (2004); la Déclaration du Millénaire sur la réduction de la pauvreté (souscription aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD); les Résolutions 1325, 1820, 1888 et 1889 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEP AD), etc.
Ce projet est une mise en œuvre minimale de l’ensemble de ces conventions internationales que l’Etat du Mali a ratifiées. Il permet de mettre en cohérence la volonté de l’Etat du Mali et les engagements internationaux devant la communauté internationale.
3- En la matière, la proportion minimale généralement considérée suffisante pour assurer une masse critique au parlement a été fixe à 30% par les critères utilisés par l’Union Interparlementaire.
4- Le projet de loi n’est pas contre la culture, les coutumes et les valeurs traditionnelles. Elle permet de rendre à la femme africaine la place liée à son apport au sein de la société. Dignité et place que lui reconnaissent toutes les coutumes et toutes les cultures maliennes.
5- Le projet de loi fait la promotion d’une démocratie plus inclusive, vœu de l’ensemble des maliens. La participation des femmes à la vie publique et politique constitue une garantie de I’ enracinement démocratique dans les sociétés.
6- Le projet de loi n’est pas sexué, il n’est pas contre les hommes, il s’adresse à tous les genres, et il n’est pas contre les compétences et les qualifications. Les partis ont la possibilité de présenter les meilleures compétences féminines, elle ne vise pas à promouvoir une démocratie au rabais.
L’argument de l’insuffisance des ressources humaines féminines est aujourd’hui définitivement résolu par les efforts de l’Etat en matière de formation et d’information des populations sur le statut de la femme.
Dans les pays qui se sont dotés de stratégies temporaires (quotas) visant à permettre aux femmes de participer à la vie publique dans des conditions d’égalité, une large gamme de mesures ont été prises, qui consistent notamment à recruter, aider financièrement et former les candidates à des élections, à soutenir les partis politiques.
7- Le projet de loi est une reconnaissance de l’immense contribution des femmes au développement social, économique et politique. Dans la famille et au sein de la communauté, la femme contribue aujourd’hui au développement.
8- Le projet de loi n’est ni la parité, ni l’égalité effective et complète, mais une initiative pour l’équité et la justice,
9- Le projet de loi n’est pas contre les partis politiques, Elle est une mesure incitative sur le plan de la mobilisation sociale des électeurs avec un impact certain et jamais démenti, sur le taux de participation et les résultats électoraux des partis politiques. L’expérience a en plus montré l’apport de voix pour les partis politiques quand des femmes sont sur les listes.
10- Le projet de loi rend justice à l’immense participation et contribution des femmes; maliennes aux processus électoraux à la résolution de différentes crises qui ont secoué le pays et particulièrement celle qui vient de mettre notre pays au bord du gouffre.
Source: Le 22 Septembre 2015-02-18 21:51:25