La cérémonie de remise des trophées du Prix journalistes pour les droits humains a eu lieu samedi dernier (26 juin 2021) à la Maison de la presse de Bamako.
Elle a été présidée par Mme Tiouta Traoré, conseillère technique au ministère de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration.
A ses côtés, l’un de ses collègues du ministère de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions.
Outiller les journalistes pour couvrir les questions relatives aux droits humains de manière objective et efficace au profit de leurs propres communautés !
Telle est l’une des missions essentielles du Projet Journalistes pour les droits humains/Journalists for human rights (JDH/JHR).
Après deux ans de formation, il avait donc initié un Prix dans le but d’identifier et récompenser les reportages de qualité sur les droits humains et la bonne gouvernance, produits par des journalistes maliens.
Et depuis samedi dernier, les lauréats sont connus dans les différentes catégories après un travail minutieux d’un jury de cinq membres représentant l’Union des radios et télévisions libres du Mali (URTEL), l’Association des Editeurs de Presse Privée (ASSEP), la Haute Autorité de la communication (HAC), Ecole Supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication (ESJSC) et du Comité éthique et déontologique des pairs (CEDEP).
Au niveau de professionnels de la catégorie presse écrite/site, l’hebdomadaire «L’Annonceur», s’est taillé la part du lion avec les deux prix. En effet, Mariétou Konaté s’est classée première avec son article titré : «Mariage précoce : Le témoignage poignant de FT». Elle a été suivie de Aminata Sanogo avec : «Covid-19 : Multiplication des violences conjugales au Mali». Au niveau des étudiants, Moussa Bilaly Sidibé était le seul candidat en lice avec un reportage titré : «Autonomisation des femmes à Baya (Sélingué)». Son œuvre a retenu l’attention du jury par sa qualité professionnelle.
Au niveau des étudiants de la catégorie radio, Sory Ibrahim Maïga a remporté le premier prix avec «Impact du dragage de l’or sur le Falémé à Kéniéba». Il a été suivi par Kouane Diarra avec «Les difficiles conditions d’étude des enfants à Fana». Au niveau des professionnels de la radio, le premier prix est revenu à Abed-Nego Dakouo (Nada FM) avec «Mariage précoce des élèves à Mafouné». Et notre consoeur Fanta Diakité (Klédu FM) s’est hissée sur la seconde marche du podium avec «Les difficultés que les filles travailleuses domestiques éprouvent avant d’avoir leur rémunération mensuelle».
Les différents lauréats de cette première édition ont reçu des enveloppes, un trophée Ciwaara (pour les premiers et la Maison de la presse au nom de l’ensemble de la profession) et des outils de reportage. Le jury a formulé de nombreuses recommandations aux organisateurs et aux concurrents. Il a salué cette initiative du projet «Renforcement des médias pour promouvoir la démocratie inclusive au Mali» et a souhaité qu’elle soit perpétuée compte tenu de son importance dans l’éveil des consciences, (par l’information, la sensibilisation et l’éducation) pour la promotion et la protection des droits humains.
Les précieuses recommandations des membres du jury
Le jury a également recommandé «la diversification des genres rédactionnels» tout en maintenant le français comme langue de compétition (avec la possibilité d’un doublage en des langues nationales). «Le reportage est assez limitatif. C’est un choix qui ne donne pas l’opportunité à tous les postulants d’exprimer la plénitude de leur talent professionnel», a expliqué M. Sadou Abdoulaye Yattara (HAC), président du jury composé également de Tiona Mathieu Koné (ESJSC), Abdoul Madjid Thiam (CEDEP), Daniel Dembélé (URTEL) et de votre serviteur, Moussa Bolly, au nom de l’ASSEP.
Par rapport aux PRIX, le jury a recommandé qu’un 3e prix soit attribué dans toutes les catégories à partir de la seconde édition. Il a aussi souhaité que, en plus du numéraire, les lauréats soient récompensés par des outils performants de travail (ordinateurs portables, tablettes, Smartphones, appareils photos professionnels…). «Ce sera sans doute une motivation à la hauteur des enjeux de cette noble initiative», a justifié M. Yattara.
Aux participants, le jury a recommandé d’éviter à l’avenir la confusion des genres et de respecter les conditions de participation. «Pour cette première édition, le jury a dû disqualifier des œuvres qui ne respectaient pas certaines conditions notamment la langue, le genre et bien d’autres critères pourtant connus de tous. Ainsi, en presse écrite par exemple, sur onze œuvres soumises par les professionnels, seulement trois ont respecté rigoureusement les conditions générales du concours», a déploré le président du jury.
Tout en souhaitant «une amélioration de la qualité de l’écriture journalistique», le jury a félicité M. Soumaïla Diallo, coordinateur du projet «Renforcement des médias pour promouvoir la démocratie inclusive au Mali», pour sa constante disponibilité et son engagement pour l’atteinte des objectifs visés par l’organisation de ce concours.
Une motivation à défendre et promouvoir les droits humains
Le Prix JDH vise à encourager la médiatisation des sujets ayant trait aux droits humains et à la bonne gouvernance au Mali, et à soutenir les journalistes qui travaillent dans des conditions difficiles et avec des ressources limitées.
A travers cet événement, les journalistes et étudiants en journalisme ont été encouragés à mettre en exergue les histoires liées à la promotion des droits humains et la bonne gouvernance.
Tout comme cela a été une exhortation à l’excellence et à un travail de calibre professionnel dans le traitement des sujets couverts.
«A ce titre le prix a le potentiel de contribuer à l’avancement professionnel et à renforcer la réputation des lauréats tout en encourageant ceux qui n’ont pas reçu de prix à continuer à travailler pour améliorer la qualité de leur travail», a déclaré le coordinateur du projet, Soumaïla Diallo.
Au nom du ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Mme Tiouta Traoré a salué cette initiative en rappelant que la presse joue un rôle précieux dans la défense et la promotion des droits humains ainsi que dans la consolidation de la démocratie. D’où la pertinence de cette initiative de JDH qui ne peut que susciter une saine émulation dans les médias en faveur de l’Etat de droit.
Journalistes pour les Droits Humains/Journalists for Human Rights (JDH/JHR) est une organisation canadienne au Mali dont l’expérience s’étend à 29 pays dans le monde. Sa mission est d’outiller les journalistes à couvrir les questions relatives aux droits humains plus efficacement et éthiquement au profit de leurs communautés. Depuis juin 2019, JDH/JHR met en œuvre dans les villes de Bamako, Diola et Bla, le projet «Renforcement des médias pour promouvoir la démocratie inclusive au Mali» grâce au soutien financier du Fonds des Nations unies pour la Démocratie (FNUD/UNDEF).
D’une durée de 24 mois, ce projet a été mis en oeuvre en partenariat étroit avec la Maison de la Presse, l’Union des radios et télévisions libres du Mali (URTEL) et l’École Supérieure de journalisme et des sciences de la communication de Bamako (ESJSC).
Moussa Bolly