Promotion de la langue et de la culture Soninké Trois livres en langue Soninké lancés à Bamako

Le samedi 2 mars 2019 à la maison de la presse de Bamako, la communauté
Soninké a procédé au lancement de trois livres en langue Soninké :
Soogofunsu (grains de millet) de Thierno Mohamedou Tandia, Tankarage do
digan dixanxottu filli, tankarage do koyu filli (52 concepts, 52 semaines) de
Fiso.com Sooninkon Jando Loogonte, Daaxan Sunka Yinbe et
Fonnanxayaaxun do saafariye (Jeunesse et Emigration) de Bandiougou S.
Dramé. L’événement a été une occasion pour les soninkés, venus de divers
pays, de rappeler la richesse de la culture soninké.
Présidé par Mme Traoré Mintou Doucouré, épouse de l’ancien président du
Mali Dioncounda Traoré, l’événement a vu la participation de plusieurs
personnalités de la communauté Soninké : Diadié Soumaré, président de l’APS
(Association pour la promotion de la langue et la culture Soninké) et non moins
président du Festival international soninké (FISO), qui a fait le déplacement de
Paris, Mamadou Hamet Cissé, président de l’Association culturel des Soninké
(ACS-Mali), Tiébilé Dramé, ancien ministre malien et président du Parena…
Mme Traoré Mintou Doucouré, dans son allocution d’ouverture, s’est félicitée
du lancement des trois ouvrages en langue Soninké. Occasion pour elle de
magnifier la culture soninké. «Cette rencontre prouve à suffisance que les
soninkés sont fiers de leur culture. Si tu ne t’aimes pas toi-même, tu ne pourras
jamais aimer quelqu’un d’autre. C’est une fierté pour nous d’être soninké.
Partout ou on passe, on doit se glorifier d’appartenir à cette riche culture », a-t-
elle laissé entendre.
Selon Mamadou Hamet Cissé, les auteurs des trois ouvrages sont à encourager.
« Ces trois ouvrages ont suivi le même chemin que l’APS a tracé en France.
L’Association pour la Promotion de la Langue et la culture Soninké a enfanté le
Festival international soninké et ce dernier a enfanté deux des trois ouvrages
qu’on lance aujourd’hui », a indiqué le président de l’Association culturel des
Soninké (ACS-Mali). Fruit de la collaboration de 256 auteurs, le livre Tankarage do digan dixanxottu
filli, tankarage do koyu filli (52 concepts, 52 semaines) de Fiso.com Sooninkon
Jando Loogonte, Daaxan Sunka Yinbe est une œuvre qui reflète, selon
Mamadou Hamet Cissé, la mentalité de la communauté Soninké. En plus de
cela, une autre particularité du livre est l’utilisation des réseaux sociaux pour sa
conception. « En ma connaissance c’est une première au Mali. Nous avons
l’habitude de voir un ouvrage avec un ou quelques auteurs, mais un ouvrage
conçue par toute une communauté, toute une communauté reflète la mentalité
culturelle de la dite communauté. C’est en cela que c’est intéressant de
s’intéresser à ce livre là. C’est un livre conçu à travers les réseaux sociaux, un
signe de modernité. C’est 256 auteurs qui se sont mis ensemble pour dire ce
qu’ils pensent de la quintessence des mots soninkés. »
Selon Diadié Soumaré, président de l’APS (Association pour la promotion de la
langue et la culture Soninké), ces trois ouvrages en langue Soninké, présentés
au public, sont initiatiques et inédits dans le système littéraire classique. Le
président du Festival international soninké a rappelé que les Soninkés n’ont
jamais été leurs propres hagiographes. « Ce furent plutôt les chroniqueurs
arabes qui ont été les vecteurs et les porteurs de ce qu’ils avaient vu et compris
depuis le 7eme siècle : la grandeur et la hauteur du peuple Soninké », a -t-il
indiqué. Avant de magnifier les qualités de l’homme Soninké : « Homme de
voyage, de travail, mais non aventurier, le Soninké se retrouve jusqu’en
Thaïlande, en Chine, aux Etats Unis d’Amérique, au Canada etc. gardant ses
séculiers réflexes de communauté regroupée et organisée selon ses schémas
d’origines : travail et rigueur, patriotisme et dévouement pour le pays,
attachement rigoureux à la morale et à l’éthique.»
Diadié Soumaré a aussi rappelé l’attachement des Soninkés à leur terre à
travers : la reproduction du comportement jusqu’à la posture vestimentaire où
qu’ils vivent, la gestion stricte de ses ressources sorties du labeur parfois
douloureux, voire dangereux, les réalisations matérielles en terroir (centres de santé, forages, adductions d’eau, éclairage public, coopératives, commerces et écoles…)