Promotion de la culture malienne à Paris Une pétition pour la création d’un centre culturel

Signée par le Front du non à la nouvelle Constitution (FNC) basé en France, cette pétition a acquis l’adhésion de plusieurs grosses pointures de la culture malienne. Parmi eux, l’écrivain Aboubacar Eros Sissoko. Installé en France, il pense que la culture malienne est dans une impasse, et que la redynamisation au plan national et international reste une priorité.

Les pétitionnaires justifient leur action en s’appuyant sur l’argumentaire que le Mali est un pays de culture ancienne, riche à la fois d’une histoire et d’une diversité reconnues, à travers ses danses, ses rites et traditions, son patrimoine culturel, etc.

La culture est de ce fait, disent-ils, considérée comme l’une des principales richesses du Mali.

En plus d’un patrimoine matériel et immatériel ancien et très diversifié, la culture malienne s’exprime dans de nombreux domaines : arts du spectacle, mode, design, architecture, cinéma et audiovisuel, arts plastiques et photographie, nombreuses formes d’artisanat traditionnel ou de création.

Toutes ces activités se constituent progressivement en filières de production, dont certaines sont l’ébauche de véritables industries culturelles, appelées à devenir des leviers dans la lutte contre la pauvreté et le développement économique et social du Mali.

Par ailleurs, expliquent les pétitionnaires dans un document dont copie nous a été envoyée, de nombreux événements et manifestations se déroulent régulièrement à travers le pays. « Ils témoignent à la fois de l’activité culturelle créative et du dialogue interculturel entre les communautés, et ainsi contribuent prioritairement à la cohésion sociale et politique du pays », renchérissent les militants pour la création de ce centre culturel à Paris.

D’où leur avis qu’au Mali, il est essentiel de prendre en compte la forte interaction entre le tourisme et la culture. Malheureusement, regrettent les pétitionnaires, le Mali ne tire pas suffisamment profit de ce large patrimoine par manque d’un réseau culturel national à travers le monde.

Le nouveau ministre interpelé

Les droits culturels sont une des composantes des droits humains, disent les artistes. Et les pétitionnaires sont formels que la reconnaissance des droits culturels, c’est aussi l’articulation d’un propos clair sur la dépossession de larges couches de la population de leur capacité d’expression élémentaire.

« Notre combat, c’est de refuser que l’analphabétisme continue à se développer, que l’identité de communautés culturelles soit détruite ou massivement ignorée par une déculturation de masse qui dépouille les générations à venir des moyens de leurs références », analyse l’écrivain Aboubacar Eros Sissoko.

Pour l’auteur et ses les pétitionnaires, les centres culturels sont des lieux d’action culturelle intégrée, valorisant les peuples, leurs patrimoines, les expressions du plus grand nombre et la participation citoyenne à la vie de la communauté, les manifestations culturelles et le débat d’idées, des échanges culturels.

En clair, justifient-ils, un centre culturel à Paris va combler le déficit de d’espaces appropriés pour l’enseignement de nos langues nationales, l’apprentissage de nos instruments traditionnels (kora, djembé, balafon, etc.) et surtout d’information et de documentation sur le Mali.

Les militants de la création de ce Centre culturel à Paris proposent que l’ancien bâtiment du consulat général, sis au 64 Rue Pelleport 75020, soit emménagé à cet effet. Car, le gouvernement du Mali, nous apprend-on, vient d’acquérir un bâtiment à Bagnolet pour y transférer les bureaux de sa représentation diplomatique.

En attendant l’examen de la question par le nouveau ministre de la culture, les adhésions à la pétition se multiplient. Et les militants espèrent que le cri de cœur sera entendu par Cheick Modibo Diarra.

Issa Fakaba Sissoko

L’ Indicateur Du Renouveau 05/09/2012