S’exprimant le premier, le Secrétaire général de l’UNTM a expliqué que la position de son syndicat était connue bien avant que le projet de loi de révision n’ait été adopté par l’Assemblée nationale. Et mieux, « l’UNTM a envoyé une délégation de 10 personnes à l’Assemblée nationale. Ils ont dû attendre pendant 2 heures, mais nous nous ne sommes pas découragés. Nous avons attendu et avons fait part de nos préoccupation à la Commission Loi», a-t-il dit, avant de préciser que ce n’était pas une réforme constitutionnelle mais plutôt une création de Constitution. Siaka Diakité est convaincu que dans cette nouvelle Constitution le nouveau Président de la République deviendra omnipotent. C’est pourquoi son syndicat entend combattre cette réforme constitutionnelle.
Cela d’autant plus que le gouvernement a signé des protocoles d’accord avec l’UNTM qui ne sont pas jusqu’à présent appliqués. «Le gouvernement a toujours dit qu’il n’avait pas d’argent, alors qu’il compte dépenser 7 milliards dans l’organisation de ce référendum», a déclaré Siaka Diakité, avant de dire que son syndicat était prêt pour une grande mobilisation contre ce référendum. A ses dires, il vient de mener une campagne de sensibilisation et d’information à l’intention de ses militants à l’intérieur du pays et il utilisera tous les moyens démocratiques pour arriver à cette fin. «Par respect pour la paix sociale et la sécurité, nous pensons qu’il faut surseoir à cette réforme», a-t-il conclu.
De son côté, le Président du Forum des organisations de la société a appelé les Maliens à s’unir pour combattre cette réforme constitutionnelle, dont nous n’avons pas besoin. Il croit savoir que la nouvelle Constitution, si elle est votée par le peuple, renforcera excessivement les pouvoirs du Président de la République et compromettra dangereusement l’équilibre des pouvoirs, et partant la démocratie et l’Etat de droit. Il a aussi expliqué qu’elle introduisait un accroissement exponentiel et injustifié de la dépense publique, par la création d’un Sénat.
Quant à Daniel Tessougué, lui pense qu’on ne change pas de Constitution comme on change de chemise. Selon le magistrat, cette Constitution est une insulte au peuple malien, puisqu’elle supprime dans son préambule la référence aux idéaux du 26 mars, remplacée par une période coloniale. A l’en croire, la nouvelle Constitution, au lieu de renforcer notre démocratie, est un recul. Il est même très loin en disant qu’avec la nouvelle Constitution notre pays va se transformer en un régime présidentiel. Pour Tessougué, si les experts avaient voulu renforcer notre démocratie, ils auraient précisé certaines notions, comme la «haute trahison», donner plus de pouvoir au peuple et faire de l’éducation une préoccupation nationale.
Youssouf Diallo
Le 22 Septembre 25/08/2011