Dans une conférence de presse, les ressortissants des régions du Nord ont manifesté leur opposition au nouveau projet de loi portant création des circonscriptions administratives en République du Mali.
Soutenues par des associations du Sud, plusieurs associations du Nord du Mali ont manifesté leur mécontentement et rejet par rapport au projet de loi de découpage administratif.
« Nous réitérons notre rejet catégorique du projet de découpage territorial du Mali, en général et en particulier, du Nord du Mali, en cours d’élaboration et exigeons le retrait de ce projet de découpage unilatéral dangereux pour nos régions, en attendant que toutes les composantes de la nation malienne soient conviées, en temps opportun et par qui de droit, à une large et inclusive consultation dans le cadre d’une concertation nationale », a annoncé le porte-parole des associations sœurs du Nord et du Sud, Abdel Kader Maïga.
A travers ce projet de loi, fruit d’une mise en œuvre unilatérale de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les ressortissants des régions du Nord voient une partition du pays. Qui est, selon les conférenciers, attentatoire à la cohésion sociale, à la paix et à la prospérité des régions du Nord du Mali.
Le projet de loi de découpage administratif est un complot des autorités visant à confier le sort de la majorité à la minorité. « De par cette boucherie territoriale, nos autorités confèrent à une minorité démographique la majorité démocratique. Démocratiquement, comment une majorité de la population du Nord du Mali à 90 % pourrait se retrouver avec 8 députés alors que la minorité 10 % se tape de 32 députés ? », s’est interrogé Abdel Kader Maïga.
Au député de Goundam, Ibrahim Kassa Maïga, d’évoquer le laxisme des gouvernants maliens. A l’en croire, l’accord est appliqué à l’envers et à l’envi. Nos gouvernants sont sous pression, c’est le peuple qui peut faire ce combat.
Le représentant de l’association « Irganda » à cette conférence, Alassane Amadou Maïga, voit en ce projet de découpage la « soudanisation » du Mali.
Pour contrer ce « festival de brigands », des associations, sociétés civiles, Maliens de la diaspora, personnalités indépendantes et leaders d’opinions ont décidé de mettre en place une Coalition des « associations du Nord et du Sud du Mali » pour défendre le caractère unitaire de l’Etat.
Youssouf Coulibaly