Le taux de croissance de notre pays devrait connaitre une légère baisse en 2016 passant de 7,2% en 2015 à 5,3% cette année. Quant à l’inflation, elle pourrait se maintenir à 1% en 2016, pour connaitre une petite hausse de 1,5% en 2017. Ces informations ont été révélées, le mardi 3 mai 2016, par le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, à la faveur de l’Atelier national de lancement des travaux de concertation du projet de budget d’Etat 2017 et du budget programme 2017 / 2018.
Cadre annuel de concertation entre acteurs du processus budgétaire, cette rencontre de 2 jours a offert l’opportunité d’engager de fructueuses discussions avec la Direction Générale du Budget. Elle avait pour objectif de favoriser l’échange et la concertation entre les acteurs en charge de la mise en œuvre de l’action publique, de la gestion budgétaire et des partenaires, d’une part, et de renforcer le caractère participatif du processus de préparation du budget, de l’autre.
Occasion de partager les aspects importants du processus décisionnel, l’atelier a permis aux participants de plancher sur 4 principaux thèmes. Il s’agit des orientations et perspectives de la politique budgétaire pour 2017 / 2019, du Cadre pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD) 2016 / 2018, de l’analyse et la transparence du budget, à travers l’outil d’analyse et des dépenses publiques, et, enfin, de l’agenda du processus budgétaire.
Pour Mme Hélène Garmin Ganga, Représentante résidente de la BAD et Coordinatrice du groupe thématique économie et finances des PTF, les partenaires techniques et financiers doivent jouer leur rôle en mettant à la disposition du Mali leur potentiel d’assistance technique dans le cadre de la recevabilité. Au nom de ce principe, la Coordinatrice du groupe thématique économie et finances des PTF a attiré l’attention de nos autorités sur l’importance d’œuvrer pour l’amélioration du rendement de l’impôt.
Quant au ministre Boubou Cissé, il a insisté sur la priorisation des actions dans les choix budgétaires pour les projets à impact sur l’atteinte des objectifs assignés au Gouvernement. Notamment les cadres de dépenses à moyen terme et les budgets programmes, pour leur meilleure prise en charge dans le budget 2017.
Pour le ministre de l’Economie et des Finances, la politique budgétaire de 2017 sera orientée vers la mobilisation des ressources internes, avec un taux de pression fiscale de 20%. L’amélioration de la qualité de la gouvernance financière permet d’augmenter la capacité de résilience de notre pays et de favoriser la création de richesse et d’emplois.
C’est pourquoi Boubou Cissé a plaidé pour des réformes profondes à ce niveau dans le projet de budget 2017. Saluant les performances macroéconomiques du Mali, le ministre Cissé a expliqué que, grâce aux performances du CREDD et sur impulsion du secteur agricole, le taux de croissance se situerait à 5,3% en 2016, contre des projections de 5,2% pour 2017.
S’agissant de l’inflation, elle ne devrait pas connaitre de changement cette année, avec 1% contre 1,5 attendu en 2017. Ces perspectives, faut-il le souligner, sont tributaires de l’environnement mondial, marqué par la baisse des cours de certains produits et la fragile situation sécuritaire.
Pour Boubou Cissé, les performances macroéconomiques doivent être consolidées et renforcées à travers un budget qui améliore la qualité de la dépense. Enfin, le projet de budget 2017 doit ouvrir la voie à la mise en œuvre de l’ensemble des mesures visant l’application de la Loi d’orientation et de programmation militaire, de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et du Cadre pour la Relance Economique et le Développement Durable
Yaya Samaké
Source: Le 22 Septembre 05/05/2016