Programme Spécial Pour la Sécurité et le Développement au Nord / Donner une chance à la chance

L’Histoire retiendra pour le Président ATT le mérite d’avoir conçu ce levier qui apportera la dernière touche qui consolidera le Mali, qui deviendra un territoire d’un seul tenant, où la souveraineté s’exercera en même temps que l’autorité. L’Histoire est là pour nous rafraîchir la mémoire. L’armée prussienne a fait l’unité de la Nation Allemande. Les armées du Roi ont fait la France. En reliant d’un trait de plume les positions des garnisons et les fortifications de Vauban vous dessinerez la carte de France. De même en Chine, les armées de l’Empereur ont bâti la Grande Muraille de Chine et protégé l’Empire du Milieu.

En un mot l’armée fait le pays, le protège et le maintient ensemble. Pour évaluer l’espérance et l’ampleur des avantages attendus du projet du Président ATT, imaginons l’avenir d’un petit patelin comme Araouane où rien ne se passe aujourd’hui. Si Araouane reçoit en garnison une compagnie de la Garde Nationale, ce sera un montant compris entre10 et 15 Millions de francs CFA qui sera injecté chaque mois dans le commerce local qui va se créer aussitôt.

Pour accompagner cette transformation sur le terrain, l’adhésion des communautés est nécessaire. Je peux affirmer que cette adhésion est totale et intéressée. Mais, attention le diable de la discorde se trouve dans la mise en œuvre du programme. La gestion de ses rapports avec les communautés représente le deuxième volet de la mission confiée à lui par le Président ATT.     

A l’occasion de la rencontre d’Agouni, les communautés réaffirmeront solennellement cette adhésion. Elles accorderont un soutien ferme à la mise en œuvre du programme en facilitant à temps le choix des sites et en réservant un accueil chaleureux aux acteurs de la mise en œuvre. Autre certitude, les réalisations finales du programme seront reçues comme des acquis précieux qui seront défendus.  

Si cet engagement et cet enthousiasme ont de quoi réjouir et rassurer à la fois l’Etat, les Bailleurs de fonds et le Programme, ils doivent aussi les interpeler. Tous ces partenaires doivent donc les traduire correctement. Les communautés veulent être traitées en majeures et non comme des mineures qui reçoivent des réalisations clés en main. D’où cette volonté de vouloir participer pleinement à la mise en œuvre du programme qui les concerne. Les retombées de la manne financière doivent rester sur le terrain à côté des réalisations pour créer la vie nouvelle et poursuivre le développement après le départ du Programme.   

Les communautés voient plus loin que les objectifs immédiats des Bailleurs de fonds, à  savoir mettre fin au terrorisme et réduire l’ampleur du trafic de la drogue. Leurs leaders envisagent de se rencontrer immédiatement après la rencontre d’Agoni pour prendre les engagements qu’il faut pour atteindre ces objectifs. Des décisions importantes seront prises. L’engagement des communautés derrière l’Etat fera disparaître le terrorisme comme le méchant loup à disparu des campagnes françaises.    

Ainsi cette mobilisation, cette détermination et cet enthousiasme constituent le fondement même de ce partenariat que les communautés souhaitent établir avec tous ceux concernés par le Programme. Ils représentent aussi la garantie de son succès. PSPSDN AW BISSIMILA de Tombouctou à Taoudeni

Mohamed Mahmoud El-Oumrany,      

Ancien ambassadeur  

Leader communautaire Président ONG/Paix et Progrès

Le Républicain 11/10/2011