Que faisons nous pour entretenir le cinéma malien, le soutenir, afin qu’il retrouve à terme, la place privilégiée qui était la sienne dans la compétition africaine ? Les conditions actuelles sont-elles favorables à un tel sursaut face aux moyens dont nous disposons ? Que faut-il davantage pour relever le défi ? Ce sont là autant de questions que Al Hady Koïta, secrétaire général du ministère de la culture, a soulevées lors de la première session ordinaire du Conseil d’administration de l’année 2012 du Centre national de la cinématographique du Mali (CNCM). Il a tenu à rappeler aux administrateurs que la « préoccupation fondamentale, ici, n’est pas l’administration d’un service, mais la sauvegarde, l’encadrement et le soutien au cinéma malien.
Un cinéma qui a su allier talent et créativité et qui, plus qu’un modèle, est en passe de devenir un monument en Afrique ». Sans aller loin dans le temps, le représentant du ministre de la culture s’est simplement contenté de l’année 2011, pour tirer un bilan de la production cinématographique malienne. Selon, lui, l’année 2011 a été marquée par la sortie du film « Toiles d’araignée » du cinéaste Ibrahima Touré, une adaptation du célèbre roman de feu Ibrahima Ly. « L’accueil réservé par le public, les promoteurs et les médias témoigne de l’intérêt et de la qualité du produit, à la fois authentique, pathétique et instructif », a-t-il déclaré. Il a ensuite rendu hommage aux talents des techniciens et artistes maliens. Cependant, il reste convaincu que les techniciens et artistes maliens ne cesseront de nous surprendre si notre politique du cinéma se fait plus ambitieuse et la chaîne de solidarité plus forte, en termes de mobilisation et d’allocation des ressources.
En attend la mise en place du fonds cinématographique, dont le projet suit son cours et promet, selon ses termes, le secrétaire général a annoncé la sortie prochaine de la série télévisée « Les Concessions », fruit de la coopération sous-régionale, impulsée par le studio école « Le Bourgou », avec la participation du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Togo. Il a aussi salué cette volonté affichée du CNCM de réhabiliter des anciennes infrastructures. « Après le ‘’Meruba’’ à Ségou, les propositions d’un opérateur économique malien intéressé par la salle El Hilal à Bamako et la salle de cinéma de Mopti sont à l’étude », a-t-il déclaré.
Emboîtant le pas au secrétaire général du ministère de la culture, Moussa Ouane, Directeur général du CNCM, a rappelé que « Le Centre national de la production cinématographique du Mali ne dispose pas d’un budget conséquent pour faire face à ses ambitions en termes de réalisations de films ». Il a indiqué que la plupart des films sont réalisés par le CNCM grâce à l’engagement des acteurs du secteur. Et, c’est en se fondant sur cet engagement et le budget que l’Etat met à disposition que Moussa Ouane a annoncé qu’en 2012, le CNCM projette de réaliser 4 films documentaires et 2 films de fiction. Ce sont : Zanké a raison, Les pécheurs de sable, Mon oncle Jules, Mon tour de danse, Rapt à Bamako et Quand la lune rencontre le soleil.
Assane Koné