Le pouvoir de transition semble faire feu de tout bois pour que le Mali de demain ne connaissance la moindre relique du régime IBK ?
Ne voudra-t-il pas se donner le temps nécessaire pour l’atteinte de cet objectif ?
Alors puissant porte-parole du fameux comité stratégique du M5-RFP, le mouvement tombeur d’IBK, en aout 2020, l’actuel Premier ministre Choguel Kokalla Maïga avait, un moment(avant la rectification du 24 mai 2021) dénoncé que le duo Bah N’Daw-Moctar Ouane « faisait du IBK sans IBK ». Une volonté limpide que le duo Assimi-Choguel s’est juré d’enterrer définitivement le système IBK.
Donc, la ferme volonté du pouvoir Assimi Goïta de prolonger la transition n’est en fait que la traduction concrète de la volonté de rompre avec le système de gouvernance de ces dernières années.
C’est désormais acquis et presque inscrit dans les consciences des forces vives que la transition en cours va jouer aux prolongations. Et le président du regroupement politique Alliance citoyenne pour la République et la démocratie (ACRD), le leader du parti APR, l’ancien ministre Oumar Ibrahima Touré confiait récemment que cette transition doit rallonger avec trois 3 à 6 mois.
Pour certains inconditionnels soutiens des autorités de transition, il faut envisager un à deux ans supplémentaires pour se donner le temps de grandes réformes avant d’aller aux élections. Ce qui veut dire que les autorités en place veulent se donner le temps nécessaire avant d’organiser les élections. Cette volonté cache mal un calcul politique stratégique : celui de voir le prochain pouvoir échoir dans des mains de leaders nouveaux pouvant rompre avec le récent système de gouvernance.
Car, dans la configuration politique actuelle, il est probable que dans les partis en mesure de se constituer en forces coalisées pour compter dans les prochaines batailles électorales, il y aura des émanations du régime IBK. Or, le pouvoir de transition ne voudrait pour rien au moment s’accommoder d’une résurrection diligente de la gouvernance IBK. Le gouvernement militaro-M5-RFP, les alliés tombeurs d’IBK ont-ils intérêts à remettre les clés du « nouveau Mali » à leurs adversaires politiques d’hier ? Rien n’est moins sûr. Comment le Colonel Assimi Goïta et son Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga vont-ils manœuvrer durant cette transition pourconduire progressivement à enterrer les traces de la gestion IBK ? C’est, en filigrane, l’une des premières motivations de la prolongation de cette période transitoire. Sans oublier qu’il ne déplairait pas aux colonels putschistes d’avoir un « protégé » dans la course pour le palais présidentiel de Koulouba. Pourront-ils relever ce défi ? Compliqué de l’aaffirmer.
Pour l’atteinte de cet objectif, les prochaines réformes politico-institutionnelles seront décisives. Car, elles permettront d’œuvrer à voir l’émergence d’un pôle politique susceptible d’incarner cette rupture. Sauf que ces manœuvres ne seront point tâche aisée pour le pouvoir actuel, dans la mesure où il n’existe pas de génération spontanée en politique. Baba Djilla SOW