L’ex-Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), l’entité qui a parrainé le coup d’Etat du 18 août 2020, aura son candidat à la prochaine élection présidentielle.
Pour de nombreux observateurs, le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta et ses principaux lieutenants ne vont pas se retirer de sitôt de la scène sociopolitique malienne à l’issue de cette transition. Ils voudront poursuivre la gestion du pays, tant des faits et gestes l’attestent.
D’abord, le Colonel Assimi Goïta n’a jamais caché son ambition de diriger une « transition de refondation ». Ce qui implique une période prolongée à la tête du pays pour enclencher et achever des réformes majeures. Et, selon plusieurs expertes des questions de gouvernance, la refondation d’un pays peut prendre au moins dix ans. Ce qui doit donner des idées au chef de l’Etat. N’est-ce pas ce qui a prévalu à la première proposition d(étendre le chronogramme de la transition sur au moins six ans ? Ce délai sera ramené et édulcoré à « six mois à cinq ans » par les assises nationales de la refondation. Il sera revu avec l’intransigeance de la CEDEAO à 3 ans jusqu’à 24 mois que les plus hautes autorités décrètent comme « délai incompressible ». Preuve d’une volonté inébranlable de tenir pour un temps les manettes du pays avant d’aller aux élections.
En outre, avec les actions sociales et humanitaires d’envergure que le président de la Transition réalise, il est fort à parier qu’il voudra en tirer les marrons du feu dans un pays fortement marqué par la pauvreté et le dénuement. Ce d’autant que nul n’ignore que pour impacter les Maliens, il faut apporter de l’eau, de la nourriture et soulager un tant soit peu la misère du pays profond.
Et ce sont ces gestes de patriotisme et d’humanisme, qui incitent des observateurs à conclure que le Colonel Assimi Goïta ne se ferait pas prier pour se lancer lui-même à la conquête du palais présidentiel de Koulouba. Il pourra alors démissionner de la tête de la Transition à quelques mois de la fin pour se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Le président du CNT, le Colonel Malick Diaw devrait alors achever la période des 24 mois en tant que président de Transition et conduire le pays à l’élection présidentielle.
Divers partis politiques, mouvements et associations pourraient, à en croire bien d’analystes, se coaliser derrière le candidat de l’ex-CNSP et tenter la conquête du palais présidentiel de Koulouba. Cela se fera avec une implication des casernes, qui sont plus qu’au devant de la scène depuis plusieurs mois.
C’est dans ce sens que certains ministres et leaders d’opinions commencent déjà à s’activer pour défendre une candidature du M5-RFP ou de ses alliés politiques à la prochaine élection présidentielle. Une carte qui pourra diviser ce mouvement hétérogène en faveur des véritables hommes forts du jour du pays. Cette politique de diviser pour régner va se poursuivre au sein de nombreux partis politiques, dont des pans devraient rallier la dynamique du Colonel Assimi Goïta.
Par ailleurs, avec les succès militaires sur l’hydre terroriste, l’opinion est quasiment à un pas de réclamer que le Colonel Assimi Goïta poursuive son travail à la tête du pays, celui de la sécurisation et du nettoyage systématique du Mali censé être définitivement débarrassé de la vermine terroriste. Une équation non insoluble pour Assimi Goïta, celui que ses intimes appellent « Asso ». Va-t-il donner « l’assaut » de la conquête des cœurs de ses compatriotes ? Wait and see !
Kassoum TOGO