On voit dans ce contexte que l’ancien premier ministre Moussa Mara, dont le voyage hasardeux à Kidal en mai 2014 a entrainé la signature d’un tel accord, tente d’évoquer la complexité qui bloque sa mise en œuvre dont dépend le processus de paix. En réalité, les difficultés qu’a voulu faire comprendre l’ex premier ministre Moussa Mara sont-elles de types surmontables ? A-t-il voulu faire comprendre à ses interlocuteurs français que cet accord n’en était pas un qui est applicable? En tout cas la même analyse a été délivrée auprès du Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) et du conseiller adjoint chargé de l’Afrique à l’Elysée, Thomas Molonlo.
Et le titre de la Lettre du continent est bien expressif : « Moussa Mara démolit l’accord d’Alger à Paris ». L’ex chef du gouvernement malien, démis de son poste en janvier 2015, devait par ailleurs participer, le 10 novembre à l’Ecole militaire, à un débat autour du dernier livre de Serge Michailof (« Africanistan », paru chez Fayard), à l’invitation de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE) présidé par Emmanuel Dupuy.
Nous avons tenté de joindre au téléphone, Moussa Mara, nos appels n’ont pas eu de réponse. Mais toutefois, Moussa Mara a répondu à notre sms l’interrogeant au sujet de sa visite à Paris et « la difficile application » de l’accord. Moussa Mara nous a répondu et confirme en ces termes : « Il est normal que l’accord de paix connaisse des difficultés d’application, en raison de la profondeur de la crise. Le plus important est d’en avoir conscience et d’accélérer le rythme dans les reformes ».
Moussa Dagnoko
B. Daou
Source: Le Républicain-Mali 20/11/2015