Après Alger il y a une dizaine de jours, le représentant spécial de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, a séjourné cette semaine à Nouakchott d’où il est rentré mardi après des rencontres avec les autorités mauritaniennes. Tout en voulant s’inspirer »de l’expérience mauritanienne dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il expliqué au micro de RFI, le diplomate tchadien a rappelé à ses interlocuteurs que « la paix au Mali conditionne la paix dans la sous-région ».
Mahamat Saleh a aussi évoqué avec les autorités mauritaniennes les conditions des réfugiés, mais aussi sur les routes qui relient la Mauritanie au Mali, pour certaines empruntées par les trafiquants de drogues. L’idée est d’améliorer la coopération transrégionale et surtout de relancer l’accord de paix.
INSECURITE A GAO: Les populations dénoncent « un manque de volonté politique »
Malgré les multiples appels aux autorités locales et nationales, la situation sécuritaire ne fait que de se dégrader dans la 7e région. Actuellement, en grève, les transporteurs privés et les populations dénoncent un manque de volonté politique.
Les populations du Nord font régulièrement l’objet de braquages, perpétrés par des bandes armées. Elles se font dépouiller de plus en plus souvent. Ainsi dans la journée de lundi, quatre véhicules ont été braqués et pillés sur le tronçon Bourem-Gao.
Les occupants des voitures ont été délestés de leurs biens ainsi que de grosses sommes d’argent qui ont disparu avec les assaillants. Selon le maire de Bourem, victime lui-même d’un braquage, les hommes armés qui les ont attaqué étaient au nombre de six. A Ansongo les habitants accusent les forces de sécurité locales d’être « complices avec les fauteurs de troubles ».
Selon des sources locales, un camion transportant des moutons a été attaqué ce dimanche par des individus armés à 25 km de la ville. Il y a un mois d’autres hommes armés ont attaqué et pillé le village de Koiratao dans le cercle de Niafunké. Après avoir occupé la localité pendant trois heures, ils ont emporté trois motos, une charrette, des téléphones portables avant de vider la boutique du village.
Les transporteurs privés n’acceptent plus cette insécurité. Ils se sont mis en grève depuis une dizaine de jours provoquant l’interruption du trafic. Plus aucun bus, camion ou voiture affrétée par les ONG ne circule aujourd’hui. Ce mouvement affecte désormais profondément la vie des habitants et les activités de la région.
Grogne
Lapopulation dénonce l’insécurité persistante dans cette zone, notamment sur l’axe Gao-Bourem. Les habitants regrettent « un manque de volonté politique » à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Les populations demandent aux autorités de trouver une solution face à cette situation.
« Il n’y a aucune condition qui est créée pour faire la sécurité autour de cet axe qui est quand même capital. Moi, je dis que cela commence à être excessif. Ça risque d’avoir de mauvaises conséquences même pour la paix et la réconciliation. Vous ne pouvez pas vous déplacer à cause de la qualité de la route et de l’insécurité. Il y a quelques jours sur l’axe Gao-Bourem, il y a eu trois ou quatre attaques. C’est la preuve qu’il faut trouver une solution, sinon les gens finiront par assurer leur propre sécurité. Et là vous connaissez les conséquences. Pour la sécurisation des personnes et de leurs biens, il faut quand même une stratégie de travail. Il faut qu’on s’écoute, et la situation est très grave. Il faut impliquer la jeunesse qui est là. Elle traîne, elle est sur le point de se révolter. Ce n’est pas aussi compliqué que ça. Je dis qu’il y a des moyens, des manières et des méthodes de travail qu’il faut pour que ces axes routiers soient sécurisés », explique Moussa Souma Maïga, des notabilités de Gao, joint au téléphone par Studio Tamani