Si le Président IBK venait à perdre le pouvoir en 2018, bon nombre d’observateurs attribueraient sa défaite non seulement, à la mal gouvernance, mais aussi et surtout aux multiples frasques dont son fils serait responsable. L’honorable Karim Keita et non moins président de la Commission défense à l’Assemblée Nationale du Mali s’est toujours invité dans les causeries des « grins » et des salons feutrés par son omniprésence dans bien d’affaires publiques. Comme si tout cela ne suffisait pas, il vient d’intenter un procès en diffamation contre le journal « Le Sphinx » pour diffamation et demande 4 milliards F CFA de dommage-intérêts.
Mardi, 30 mai 2017, le Tribunal de Grande Instance de la Commune II de Bamako a tenu une audience de consignation dans l’affaire qui oppose Karim Kéita à Adama Dramé du journal Le Sphinx. Pour avoir écrit dans son canard que l’hôtel « les Hirondelles, rebaptisé hôtel Sefeto, vient d’être acheté par le nouveau nabab de Bamako, Karim Kéïta, à 4 milliards de F Cfa !», M. Dramé a fait l’objet d’une plainte pour diffamation, de la part de du Président de la Commission Défense du Parlement. Ce dernier réclame 4 milliards de F CFA de dommages et intérêts. Pas moins. Ils étaient nombreux les observateurs de la scène politique malienne qui avaient des outrances du fils du Président dès qu’il s’est présenté comme candidat à la députation, après la victoire de son père à l’élection présidentielle.
En effet, après les élections législatives, il a imposé son beau-père Issiaka Sidibé comme Président de l’Assemblée Nationale et s’est emparé du très stratégique poste de Président de la Commission défense, en ayant en face un ancien inspecteur général de la police et dans un pays qui est empêtré dans une crise sécuritaire sans précédent. Il serait à la base du départ du Premier ministre Oumar Tatam Ly et est devenu un grand homme d’affaires, malgré son statut de député. Qu’il gagne ce procès ou qu’il le perde, il ne sortira jamais indemne d’une affaire qui mobilise toute la presse. En somme, notre fiston national doit avoir à l’esprit le cas similaire, toute proportion gardée, de son homonyme Karim Wade du Sénégal qui doit lui servir de leçon, sinon, l’histoire s’en chargera dans un bref délai.
Youssouf Sissoko
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