Le procès a été suspendu une quinzaine de minutes ce mardi 23 août au matin avant de se poursuivre. Toute la nuit, les auditions des témoins se sont succédé. On vient d’épuiser la longue liste des témoins, une trentaine environ : des élèves, des médecins, des professeurs, des parents du défunt et des collègues policiers des trois prévenus.
Les infirmiers et médecins auditionnés n’ont pas formellement dit de quoi le collégien Justin Zongo est mort. Ils relèvent à la fois le symptôme de méningite, mais aussi des traumatismes.
Un des médecins a conclu que le jeune homme devait souffrir d’une méningite traumatique, c’est-à-dire une méningite due à des coups violents, des coups que Justin Zongo aurait reçu au commissariat, selon le témoignage de son père.
On attend d’un moment à l’autre les réquisitions du parquet avant les plaidoiries des 10 avocats engagés du côté de la famille Zongo et aussi des 3 avocats de la défense engagés par les policiers poursuivis.
Le 20 février 2011, la mort suspecte d’un jeune élève Justin Zongo à Koudougou, troisième ville du pays, provoque des affrontements entre la police et des milliers de jeunes. Cinq d’entre eux sont tués. Un mouvement de révolte s’empare du Burkina Faso avec le saccage de plusieurs postes de police et de bâtiments administratifs, accompagné de pillage.
Dans la foulée de cette révolte, le 22 mars, des militaires se mutinent à Ouagadougou après la condamnation de 5 de leurs camarades dans une affaire de vol. Une série de mutineries éclatent ensuite dans plusieurs villes burkinabè. Les soldats s’en prennent également aux commerçants.
Le président Blaise Compaoré reprend la situation en mains le 21 avril, nommant un nouveau gouvernement et s’attribuant les fonctions de ministère de la Défense. Depuis, le pays reste sous tension.
RFI 23/08/2011