Le maire de la Commune IV, Moussa Mara, et son équipe ont reçu le lundi 14 octobre dans leurs locaux le ministre chargé de la Décentralisation, Me Demba Traoré. Accompagné des membres de son cabinet et des services rattachés, le ministre s’est s’imprégné du fonctionnement de la mairie, ses problèmes et perspectives.
Avec la patience qu’on lui reconnait, Me Demba Traoré a planté le décor avant d’écouter en deux temps le maire Mara et ses conseillers. Cette séance a été entrecoupée d’inauguration du dépôt de transit d’ordures de Hamdallaye Lazaret aux environs de l’hôpital Mère-Enfant, « le Luxembourg ». Cette cérémonie a été présidée par le ministre Traoré. Il avait à ses côtés le maire Moussa Mara, la présidente de l’ONG Agir, Mme Kéita Aminata Maïga, entre autres personnalités.
Dans la seconde étape de cette visite de prise de contact, Moussa Mara a minutieusement l’état des lieux de sa mairie, ses réalisations, ses problèmes et ses perspectives.
Dans une présentation assez détaillée, le jeune maire de la Commune IV a fait part des initiatives mises en route par son équipe parmi lesquelles la « Charte des usagers », l’état des lieux du foncier, Ce code de conduite qui résume l’ensemble des prestations, leurs temps, et leurs coûts vise à limiter les tracasseries administratives.
Selon M. Mara, la mairie de la Commune IV la deuxième initiative a consisté à créer un journal de liaison publié en 20 exemplaires. Ce document d’animation communale vie à mettre en exergue les belles initiatives de développement de la mairie, des organisations partenaires et des usagers.
La troisième initiative porte sur l’adoption d’un programme triennal d’assainissement. Pour le fonctionnement de ce programme, la mairie a besoin de 3 camions pour assurer le transport des 200 tonnes d’ordures par jour.
Le problème foncier constitue néanmoins la préoccupation majeure de l’équipe municipale de la Commune IV. Selon Moussa Mara, la gestion du foncier suscite un conflit de prérogatives entre lui et la mairie du district. A l’en croire, le maire du district, Adama Sangaré, aurait procédé depuis 2 ans, au morcellement illicite d’équipements publics (espace vert, terrain de sport, marché…)
Malgré l’opposition du maire Mara, dit-on, la pratique a continué, suscitant un conflit de compétences inutiles entre les deux collectivités. Ces malversations et celles du passé auraient fait dans la Commune plus de 9700 personnes lésées dans leurs droits. De son arrivée à ce jour, M. Mara se félicite d’avoir rétabli 400 personnes dans leurs droits.
Il demande au ministre en charge de la Décentralisation d’insister auprès de ses collègues pour l’acquisition d’un espace dans le cercle de Kati pour le recasement des 9300 autres victimes de spoliations.
Compte tenu de tous ces problèmes qu’il qualifie de « véritable scandale », le chef de l’exécutif communal sollicite le leadership politique fort du ministère pour mettre fin à toutes les malversations financières qui ont pour noms : morcellement illicite d’espaces publics, usurpations de prérogatives, manque de moyens techniques pour un recouvrement efficient des taxes…
Le maire Moussa Mara déplore que l’ACI jouisse des équipements publics qui se trouvent dans sa zone et qui relèvent normalement du ressort de la mairie de la Commune IV. L’affectation de ces espaces à la mairie de la Commune IV pourrait les mettre à l’abri de malversations financières.
Au titre des acquis, le maire Mara ne peut être que fier d’avoir assuré le paiement du salaire de son personnel alors que le ministre de tutelle est au courant de retard de salaire de 26 mois dans des collectivités. Le chef des services financiers de la mairie de la Commune IV, Markatié Diarra, témoigne du paiement à hauteur de 1 million sur 2 des cotisations sociales à payer à l’INPS au titre de l’année 2012.
L’adoption de la tenue scolaire, qui est effective, et l’expérimentation de l’écriture N’Ko dans deux écoles font partie des acquis de l’équipe Mara.
Cependant l’édile déplore l’absence de base de données du Ravec pour un meilleur taux de recouvrement des impôts et taxes. Il déplore aussi que ce soit la voie judiciaire qui soit le seul moyen de faire comprendre au maire du district la légalité foncière. Selon le maire Mara, en l’espace de 2 ans la mairie de la Commune IV a pu annuler, par voie judiciaire, 12 décisions d’attributions illégales signées du maire Adama Sangaré.
Pour éviter ces genres de situations et d’autres malversations foncières, Moussa Mara jette son dévolu sur « le leadership politique fort » du ministre de la Décentralisation pour ne pas multiplier les entraves.
Celui-ci affirme que les problèmes ont toujours existé, ils existeront, mais pour les surmonter il faut s’armer de courage et de détermination. Il assure que son département mettra tout en œuvre pour éviter les situations conflictuelles entre collectivités. Il y a quelques jours, le ministre de la Décentralisation a pu désamorcer une grève des GIE de ramassage d’ordures qui allait du 22 au 31 octobre prochain.
Le ministre Traoré a demandé à la mairie de la Commune IV de préciser ses besoins et de les catégoriser par ordre d’urgence. Les contributions du représentant du gouverneur du district de Bamako, du directeur de national des collectivités territoriales ont permis d’avoir des éclairages sur plusieurs questions à l’ordre du jour.
Markatié Daou
L’ Indicateur Du Renouveau 16/10/2012