Du 27 au 28 décembre 2017 se tient à Bamako la 2e journée scientifique de l’observatoire national de l’emploi et de la formation (ONEF). A cette occasion, les spécialistes de l’emploi vont passer en revue la problématique de l’emploi des jeunes au Mali.Placée sous la haute présidence de Maouloud Ben Kattra, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, cette journée a pour thème : « la problématique de l’insertion professionnelle des diplômés dans le marché du travail ». L’objectif de cette journée est de faire connaitre davantage l’ONEF, présenter au public les résultats des différentes études réalisées sur l’insertion des diplômés au Mali et débattre de la problématique de l’insertion des diplômés dans le marché du travail afin de dégager des pistes de solutions et de définir le rôle de chaque acteur concerné.Les débats seront autour de plusieurs thématiques tels que : « Diagnostic de la problématique de l’insertion des diplômés au Mali » ; « Rôle de l’Etat dans l’élaboration et le suivi de la mise en œuvre des politiques macro-économiques et sectorielles de l’éducation et de l’emploi » ; « Défis auxquels le secteur privé doit faire face pour être le moteur de création de richesse et d’emplois au Mali et Défis auxquels le système d’éducation-formation doit faire face pour faciliter l’insertion professionnelle des diplômés ». Cette journée s’inscrit dans le cadre de la mission de l’ONEF, qui est de faire des études et de la recherche afin de fournir aux décideurs et aux usagers des informations fiables et régulièrement actualisées sur le marché du travail, au niveau national et régional.Pour le directeur général de l’ONEF, Boubacar Diallo, la problématique de l’emploi au Mali demeure une réalité préoccupante. « Selon le rapport d’analyse situationnelle annuelle sur le marché du travail, édition 2016 de l’ONEF, le nombre de diplômés en BT et CAP de l’enseignement technique et professionnel est passé de 9.835 en 2013 à 12.523 en 2016, soit un taux d’augmentation de 27% en trois ans. En 2016, les cinq universités publiques du pays totalisaient 63.568 étudiants inscrits. Pendant la même période, les grandes écoles comptaient 1.727 », a détaillé M. Diallo.Les rapports de la vingtaine d’études sur la problématique de l’emploi montrent une persistance de chômage chez les diplômés que chez les non diplômés. « A travers la publication d’une vingtaine de rapports d’études et cinq rapports sont en cours de réalisation. Parmi tous ces rapports, les résultats de l’enquête nationale sur l’emploi auprès des ménages, réalisée à travers le dispositif de l’EMOP, montrent depuis d’une décennie, un chômage persistant chez les diplômés contrairement aux non diplômés », a regretté M. Diallo.Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a assuré de l’engagement des plus hautes autorités afin de réduire le taux de chômage au Mali. « Le gouvernement de la République du Mali est conscient que le chômage et l’augmentation des emplois faiblement productifs constituent, dans le monde entier, une grave menace pour le développement social, mais aussi, une cause primordiale de la pauvreté. C’est pourquoi, il priorise l’élaboration et la mise en œuvre du programme décennal de développement de l’éducation (PRODEC 2), dont l’objectif est de permettre la réduction de la pauvreté par la croissance du taux d’emploi des jeunes diplômés », a déclaré M. Ben Kattra.Il a reconnu à cette occasion que le manque d’emplois productifs et satisfaisants, pour leurs titulaires, contribue à la désintégration sociale, exacerbe les conflits et favorise les flux migratoires.
Moctar Dramane Koné, Stagiaire