L’autre s’appelle Monsieur Abdoulaye Aziz Diallo « de Nioro du Sahel et, plus précisément, de Gavinané, donc le Sahel Occidental qui connaît aussi tous ces problèmes de sécurité » selon le Professeur Ali Nouhoum Diallo. Celui-ci a poursuivi la présentation du chercheur à l’Institut des Sciences Humaines, M. Abdoul Aziz Diallo, « depuis quelques années, consultant international » qui « a lui aussi beaucoup travaillé sur les questions de sécurité et, particulièrement, sur les problèmes, les conflits fonciers et toute l’insécurité que le foncier crée aujourd’hui en République du Mali ».
A noter que l’ancien président du Parlement de la CEDEAO et premier président de l’Assemblée nationale du Mali démocratique, l’émérite Professeur Ali Nouhoum Diallo assurait lui-même l’intérim de la présidente de l’ADEMA association, la patiente Madame Sy Kadiatou Sow- à qui nous souhaitons prompt rétablissement- qu’il a laissée se reposer, lui médecin, vu son état de santé.
Toujours au présidium, le modérateur, très consciencieux instituteur Issiaka Traoré, aujourd’hui président du Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID association). La certification est signée Dr Zeyni Moulaye qui a d’ailleurs rendu un vibrant hommage à M. Traoré, tout premier maître qui l’a accueilli à l’école, au matin du 15 octobre 1961.
Des invités distingués
Celui dont la présence a fait chaud au cœur du Professeur Ali Nouhoum Diallo a comme nom Ibrahima Boubacar Kéïta, diplômé de la Sorbonne en histoire des relations internationales, ancien Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali et gendre d’ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, comme le précisera le conférencier appuyant sa sympathie à l’endroit du président du Rpm. « Un IBK très au parfum des questions sécuritaires au Mali et en Afrique », dira le Professeur Ali Nouhoum Diallo qui se réjouit «… réellement, d’avoir la présence ici d’Ibrahim Boubacar Kéïta, ancien Président de l’Assemblée nationale, ancien Premier ministre, indiscutablement une personnalité qui peut nous apporter beaucoup dans la compréhension de ces problèmes qu’il a lui-même gérés ».
De même, il s’est réjoui « d’avoir ici le ministre Younouss Hamèye Dicko, ancien ministre de l’éducation, que nous connaissons bien, nous vieux compagnons de la Fédaration des Etudiants des Etudiants de l’Afrique Noire et de l’ASMF. Et, nous savons très bien tout ce qui nous unit. Si je ne cite pas d’autres, réellement, je tenais à cela. Parce que Younouss Hamèye, c’est sûr, pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est aussi quelqu’un de l’UDPM, quelqu’un qui a été Directeur de la RTM ou bien …etc., donc quelqu’un qui ne peut être qu’un homme de Moussa. Mais nous qui le connaissons, nous savons très bien, partout où il a été, il s’est efforcé d’être un grand patriote et quelqu’un qui se bat justement pour le progrès de ce pays ».
C’est pourquoi le Professeur a tenu « à saluer ces deux personnalités parce que leur présence ici, vraiment, m’a fait chaud au cœur. Excusez cette subjectivité. ».
A l’ancien ministre Dr. El Madani Diallo, qui lui rappelait la présence d’autres ministres dans la salle, le Professeur Ali répondra : «Oui, je connais d’autres ministres, mais je les oublie volontiers. J’oublie Madani, j’oublie…etc. Je les oublie volontiers… »
Un autre invité de marque, Maître Mountaga Tall, président du Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID) qui a pris le train en marche. Sans oublier une grande dame de l’Etat malien et du RPM, patriote qui fait honneur à toutes les femmes qui servent l’Etat avec grandeur, Dr Rokiatou N’Diaye, ainsi que le doyen de la Communication, Mamadou Kaba, et cet autre symbole de la lutte démocratique pour qiui aucun sacrifice n’est trop, le Professeur Mohamedoun Dicko, etc.
La liste des invités de marque est longue. Nous nous en tenons au Professeur Ali Nouhoum Diallo au sujet des ministres dans son adresse à Dr. El Madani Diallo. C’est dire à quel point la mobilisation a été au rendez-vous de cette conférence, auréolée par tant se personnalités.
Une forte mobilisation qui en dit long sur le respect et l’estime dont jouit l’ADEMA-Association. Mais également sur l’intérêt que les uns et autres portent au thème de la conférence : « la problématique de la sécurité au Mali ».
Un thème qui vient à point nommé
« Les maliens, dans leur très grande majorité sont de plus en plus préoccupés par la persistance, voire la recrudescence de l’insécurité et se sentent de plus en plus en insécurité, quelle que soit leur zone de résidence. En effet, ils subissent diverses formes d’atteinte à leur sécurité physique et matérielle. Malgré la très forte médiatisation des prouesses des forces de sécurité (police, gendarmerie notamment), la psychose de l’insécurité s’installe dans nos villes et campagnes… », pointe le bureau de l’Association ADEMA.
Mais, repart l’ADEMA : « celle qui sans conteste défraie aujourd’hui la chronique et suscite au sein de toute la population malienne de fortes inquiétudes et de nombreuses interrogations, c’est la situation d’insécurité généralisée et quasi permanente dans la partie Nord de notre Pays. »
Et cela depuis « les attaques des garnisons de Kidal et Ménaka le 23 mai 2006 ». Attaques qui « ont constitué une surprise générale et suscité une forte émotion dans l’ensemble du pays et mis en exergue la vulnérabilité du Nord Mali et jeté une lumière crue sur la problématique de la sécurité dans le pays tout entier et ont singulièrement interpellé les autorités, la classe politique, la société civile sur le risque grave de perdre une partie du pays devenue un No man’s land, un futur terroir des cartels de la drogue, supplantant des de toutes sortes jugés jusqu’ici « innocents ».
L’heure est grave
L’heure est d’autant grave que, selon l’ADEMA, les auteurs se proclament rapidement de « l’Alliance du 23 mai pour le changement ». Mais que vise cette alliance ? Quels sont les objectifs stratégiques de ses animateurs ? Quels rapports entretiennent-t-ils « avec les trafiquants de toutes sortes, singulièrement ceux de la drogue évoluant dans la zone sahélo saharienne » ? De quelles complicités bénéficieraient-ils « auprès des chefferies traditionnelles, au sein des Forces Armées et de Sécurité, dans le monde des affaires du Mali, ainsi que dans les pays voisins » ?
Malheureusement, il n’y a pas que des interrogations. Le Mali, dira l’ADEMA, se trouve « au banc des accusés » en raison des actions terroristes menées sur son territoire et de l’incapacité des pays de la zone sahélo saharienne de trouver ensemble les stratégies efficaces pour anéantir ce foyer d’instabilité permanente pour toute la zone et bien au-delà .
Pire, « la quasi-totalité de notre territoire se trouve « hachurée » en orange ou rouge, pour mettre en garde tous ceux qui, touristes et agents de développement, voudraient s’y rendre ». Et, avec quelles conséquences sur les activités économiques, touristiques et de développement ! Le moins que l’on puisse dire c’est que, déplore l’ADEMA, le banditisme, « stratégie de survie » pour certains groupes marginaux, connaît une recrudescence.
Plus affligeant, « les nombreuses réactions d’inquiétude et d’indignation aussi bien des élus, communautés, opérateurs économiques, projets de développement et des pouvoirs économiques, projets de développement et des pouvoirs publics » laissent de marbre les décideurs.
Et « la communication gouvernementale sur la question » demeure encore plus défaillante.
On comprend pourquoi l’ADEMA a jugé indispensable d’organiser cette conférence.
Objectifs de la Conférence
Elle a visé à « contribuer à la réflexion en partageant, avec nos concitoyens, les informations et analyses pertinentes sur cette problématique ».
Aussi, cette conférence fournira-t-elle « des informations plus précises sur les multiples manifestations de l’insécurité et sur les mesures prises dans le cadre de sa gestion ». A travers, notamment, les communications des spécialistes maison.
Toute chose « qui permettra aux participants de faire un examen critique des politiques et stratégies nationales de sécurité, en vue de renforcer leur efficacité et leur pertinence ».
Résultats attendus
En organisant cette conférence, l’ADEMA s’attend à « une compréhension plus large et plus profonde de la question sécuritaire dans notre pays et la gestion qui en est faite au niveau des pouvoirs publics » ainsi que « des rôles et responsabilités des citoyens maliens dans la mise en œuvre des politiques adoptées en la matière. »
Autre résultat auquel s’attend l’ADEMA : « une prise de conscience collective de la menace réelle que constitue ce phénomène pour la survie de notre démocratie, la stabilité de notre République, et voire les fondements de la Nation malienne ».
L’espoir de l’ADEMA étant « que chaque Malienne, chaque Malien se sente concerné et s’engage dans ce combat pour un Mali en paix, en sécurité aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières, se consacrant sans entraves à la recherche d’un développement harmonieux et durable pour tous ».
Cet espoir sera-t-il nourri et entretenu par tous ? L’ADEMA entend se donner les moyens, en ce qui la concerne, de nourrir son espoir. Cette première conférence qui a reçu l’assentiment de tous, apparaît comme un commencement. Elle a surtout fait le bonheur de l’assistance qui, naturellement, en a redemandé.
Hawa Diallo
Encadré
Absences déplorée :
« Je voudrais, enfin, présenter les excuses de la présidente de l’association, Madame Sy Kadiatou Sow, au nom de laquelle je vous souhaite la bienvenue. Elle n’est pas en ce moment dans l’état que nous souhaitons et nous-mêmes, les médecins, nous lui avons demandé vraiment d’aller se reposer. Donc, priez pour son prompt rétablissement. ».
Soumeylou Boubèye Maïga, une absence remarquée.
Et pour cause ! L’ancien ministre de la Défense du Mali, journaliste émérite, de surcroît spécialiste des questions sécuritaires. Professeur Ali Nouhoum Diallo : « Comme vous le savez, c’est quelqu’un qui, pendant sept ans, huit ans, a été le patron de la sécurité d’Etat et, à ce titre, a certainement réfléchi au problème de la sécurité. Et ces derniers temps, vous le savez très bien, il s’est battu pour que le problème de la sécurité soit débattu dans un cadre régional. Récemment encore, il était à Bruxelles, en train d’intervenir sur ces questions. Il était tout indiqué pour assurer la modération ».
Notes de la Rédaction : Dans notre édition du jeudi, nous reviendrons sur les brillantes interventions d’Ibrahim Boubacar Keïta et de Me Mountaga Tall.
Le National 13/12/2010