Pour la première fois, le prix belge Afropreneur vient d’être décerné à Bruxelles. Ce prix récompense un projet entrepreneurial qui est porté par une personne issue de la diaspora africaine en Belgique : une plateforme de livraison de repas à domicile spécialisée dans la cuisine congolaise, un fonds d’investissement pour soutenir le développement agricole en République Démocratique du Congo ou le projet de la lauréate de cette année, de l’Afropreneur de l’année, Stella Bida, avec « Le succès des coiffeuses », des conseils de techniques de vente et de marketing aux coiffeuses qui se lancent à Bruxelles afin de professionnaliser leur métier et de pérenniser leur activité. « Le fait d’avoir confiance en soi, le fait de savoir se vendre, le fait de savoir donner une expérience exceptionnelle à son client. Elles ont un très gros potentiel, mais malheureusement qu’elles n’exploitent pas pour maximiser leur activité » explique Stella Bida.
Le but de ce prix Afropreneur de l’année est avant tout celui de la mise en lumière d’entrepreneurs originaires d’Afrique subsaharienne. Encourager l’entrepreneuriat issu de la diversité, est-ce une nécessité ? Monter son entreprise en Belgique est parfois plus facile pour les personnes issues de la diversité que trouver un emploi. En partie parce que l’origine ethnique reste un frein à l’insertion sur le marché du travail salarié à cause de discriminations toujours existantes. Marie-Charlotte Tatepo Ngonde, présidente de l’ASBL Renaissance Africaine, est à l’origine de ce prix d’Afropreneur de l’année. « Il y a pas mal de personnes qui sont vraiment diplômées, qui ont fait des études et qui ont pourtant du mal à trouver un emploi. Donc, quelque part, on se dit qu’il y a un écart entre les compétences et le niveau en entreprise qu’elles occupent. Une porte d’issue est vraiment l’entrepreneuriat » explique-t-elle. De manière générale, l’accès au financement — fonds d’investissement, crédit, microcrédit — est le même pour tous les entrepreneurs en Belgique.
« La diaspora est un pourvoyeur d’argent »
Parfois ces projets d’entreprises sont tournés vers l’Afrique subsaharienne pour créer de la valeur économique et des emplois sur place. Et c’est là en termes de financement que ça devient compliqué, explique Marie-Charlotte Tatepo Ngonde : « Il y a peu de financements pour des pays africains, et donc de ce fait-là, il faut trouver des alternatives. La diaspora, on le sait, est un pourvoyeur d’argent très important pour le continent africain, bien au-delà de ce que l’aide au développement peut apporter. Et souvent, on ignore le fait que cette diaspora a une puissance économique qui n’est pas du tout exploitée pour l’entrepreneuriat ».
Afropreneur Belgium est le premier incubateur d’entreprises issues de la diaspora africaine. Mais la structuration d’un réseau d’entrepreneurs et la possibilité de levées de fonds pour ces projets destinés au développement économique de l’Afrique subsaharienne, ces deux aspects n’en sont encore qu’à un stade embryonnaire.
RTBF La Première