L’espoir suscité par la réhabilitation de l’aéroport international de Bamako- énou, dans le cadre de l’aide du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique à travers le Millenium Challenge Account (MCA) n’aura été que de courte durée. Présentée comme un moyen efficace de lutte contre la pauvreté, comme l’a d’ailleurs soutenu le Directeur général Daniel Johanes, qui vient de boucler une visite sur les différents chantiers du MCA dans notre pays, la modernisation de l’aéroport international de Bamako Sénou risque de produire l’effet contraire.
En effet, les autorités, à travers le clan PDES (qui dirige d’une main de fer le ministère de l’Equipement et des Transports et ses structures), s’apprêtent à liquider l’aéroport international de Bamako Sénou refait à neuf grâce au MCA. Le nouvel acquéreur ne serait autre qu’une société canadienne du nom de SNC Lavalin, si l’on en croit les propos du Collectif des femmes qui a rencontré la presse la semaine dernière à la direction de Bamako Sénou.
Si le principe de toute liquidation veut que la société à privatiser soit en difficulté, tel n’est pas le cas de l’aéroport international de Bamako-Sénou. Depuis une dizaine d’années, cette plateforme se présente comme étant le meilleur site aéroportuaire de notre pays. A ce titre, Bamako Sénou sert de soutien financier aux autres aéroports du Mali. Pourquoi donc vouloir privatiser une structure, qui a jusqu’à présent fait des bénéfices et qui s’est régulièrement acquittée de ses obligations fiscales? Ceux-là mêmes qui s’agitent pour céder Bamako Sénou n’ont-ils pas intérêt à cette privatisation sauvage? En attendant, il y a lieu de signaler que cette privatisation, qui se cache sous le couvert d’une concession, risque de mettre à plat ventre les autres aéroports du Mali. Les plus hautes autorités sont donc interpellées pour éviter la mise en chômage de centaines de chefs de famille.
Yaya Samaké
Le 22 Septembre 27/11/2011
