En pleine restructuration, la CMDT qui pèse plus de 90 milliards FCFA, mène à l’interne, lentement et sûrement son processus de privatisation. Sans tambours. Elle est sur le point de boucler la première phase de l’opération de cession des actions de la CMDT avant l’offre financière des sociétés soumissionnaires qui devra intervenir à court terme. Selon une source autorisée, qui suit le dossier à Bamako, contactée par Les Afriques, le consortium français, Dagris, présent au tour de table de l’entreprise (1% des actions) qui convoitait la filiale de Kita et le groupe Ivoire Coton ont décidé d’abandonner la partie. Contre toute attente du côté de la CMDT, laquelle n’a pas reçu d’explication officielle de la part des deux sociétés hors course.
« Pourtant ces deux sociétés présélectionnées au terme de l’appel d’offres ont jugé ne pas continuer la compétition face aux trois autres concurrents, le groupe Olam, la holding chinoise, Yumié et le seul groupe privé africain, de droit malien, Samab » a commenté notre source. Depuis l’entame du processus de privatisation de la CMDT qui a connu des hauts et des bas, plusieurs multinationales étrangères, spécialisées dans le négoce du coton se sont manifestées. « Il s’agit d’ouvrir des actions et de cession d’actions à hauteur de 61% dans le tour de table de la CMDT et non de vente d’actions » poursuit notre source.
Après la phase de présélection, la Compagnie malienne pour le développement des textiles devra sous peu examiner les offres financières des trois repreneurs pour désigner en dernier ressort l’adjudicataire majoritaire officiel. « Nous présenterons au public la meilleure offre au terme du processus » a rassuré une source officielle malienne.
Plombée par un endettement contracté auprès de ses fournisseurs et certaines entreprises et banques maliennes, de quelque 9 milliards de FCFA, la CMDT est parvenue à apurer le tiers de sa dette à la date du 31 décembre 2010. La CMDT s’est engagée à solder- d’ici la fin du premier trimestre 2011 -sa créance auprès de la société de liaison ferroviaire Dakar-Bamako, Transrail, sous haute perfusion financière et placée sous règlement préventif.
Pour rappel, la Compagnie malienne pour le développement des textiles avait mobilisé quelque 65 milliards de FCFA en faisant appel aux banques locales pour financer la campagne agricole précédente et devra mettre la main à la poche pour la campagne 2010-2011 plus de 68 milliards de FCFA pour un pic de production estimé à 360 000 tonnes de coton.
Les Afriques 19/01/2011