Ils sont 19 candidats à prétendre obtenir l’onction de l’ADEMA pour briguer la magistrature suprême. Ils pensent tous à tort ou a raison que personne d’autre, en dehors d’eux, ne pourra donner la chance à l’ADEMA de reprendre la direction du pays. C’est individuellement convaincu de cela que personne n’a voulu se désister au profit d’un autre camarade. Mais, c’est aussi convaincu que quelque soit le candidat que l’ADEMA présentera, il n’y aucun doute, il aura beaucoup de chance de gagner les élections, tant le parti a une machine électorale bien huilée. Une telle certitude pousse chacun des 19 candidats à la candidature de l’ADEMA à la présidentielle 2013, à se voir déjà dans la peau d’un Président de la République. L’intransigeance des uns et des autres à ne pas se désister au profit de qui que ce soit, n’a pas du tout faciliter le travail de la Commission de bons offices, qui n’a pas pu exécuter sa mission à date échue, l’obligeant à solliciter une nouvelle date au CE.
Mais, mieux lui a présenté une liste de 21 critères qui devaient pouvoir l’aider à dégager un candidat consensuel, que tous les autres candidats se sont engagés à soutenir. En réalité, cette belle proposition de la Commission de bons offices, cache mal une volonté affichée de violer les textes du parti. « La Commission de bons offices n’est pas statutaires. Selon les textes de notre parti, le candidat à l’élection présidentielle est désigné par la conférence nationale », nous a indiqué un militant de l’ADEMA, révolté par ce qu’il appel la volonté des anciens à vouloir perpétuer leur hégémonie sur le parti. Effectivement à regarder de prêt, on se rend compte que la mise en place d’une Commission de bons offices est une démarche d’écarter de la façon la plus galante celui qui pourrait être le choix du peuple ADEMA s’il fallait aller aux urnes.
Pour cela, aujourd’hui, en absence d’un choix démocratique de celui qui va défendre les couleurs de l’ADEMA lors de la prochaine élection présidentielle de juillet 2013, l’on est en droit de se demander si les primaires ont encore un sens dans ruche. En ce sens que la Commission de bons offices arrive comme une machine à tordre le coup à l’expression démocratique à l’intérieur du parti. En même temps, il traduit un dilemme très fort que l’ADEMA a du mal à cacher. L’adage « Si jeunesse savait…si vieillesse pouvait », traduirait mieux ce dilemme.
En effet, il nous est revenu que si l’ADEMA devait choisir son candidat par un vote, il n’y a aucun doute, Dramane Dembélé aurait beaucoup de chance de défendre les couleurs du parti de l’abeille. Pour la simple raison que sur les 19 candidats à la candidature de l’ADEMA, il est aujourd’hui le seul qui peut prétendre d’être soutenu par 32 des membres du CE sur les 69 en activité. Mieux, il bénéficierait du soutien de 28 sections de l’intérieur sur les 55 que compterait le parti. Dramane Dembélé a aussi la chance d’avoir enregistré le soutien de 18 sections de l’extérieur sur les 30 que compte le parti.
Donc, c’est fort de tout cela que des observateurs ont estimé qu’il était parti pour remporter les primaires de l’ADEMA, si le vote devait être démocratique. Cristallisant la volonté de la jeunesse et d’un certain nombre de militants de l’ADEMA qui pensent que le parti doit faire sa mue pour être plus conforme aux nouvelles aspirations des maliens, il semble que Dramane Dembélé est victime de sa jeunesse. Avec 46 ans révolus, il est catalogué par une catégorie de barons de l’ADEMA qui ne sont pas prêts à prendre le chemin de la retraite politique que les plus jeunes n’hésitent plus à leur montrer.
« Ils veulent garder leur hégémonie sur le parti, alors que les maliens souhaitent voir de nouvelles têtes », pensent aujourd’hui des militants de l’ADEMA et non des moindres. Ils n’hésitent pas d’ailleurs de voir dans la mise en place d’une Commission de bons offices un stratagème des anciens à barrer la route à l’arrivée d’un jeune comme candidat du parti par la voix des urnes. En attendant ce soir de voir sur qui la Commission de bons offices portera son choix, nombreux sont les militants du parti de l’abeille qui pense que la candidature de cette année est taillée sur mesure pour l’ancien ministre Ousmane Sy.
Sauf surprise de dernière minute, le candidat qui pourrait rassembler au tour de sa candidature le maximum de sections, aura peut de chance pour être choisi comme le candidat consensuel. Mais d’aventure, si les sages de la Commission de bons offices arrivaient à un sursaut d’orgueil démocratique à le choisir, cela ne ferait pas du mal à de nombreux militants ADEMA qui voit en lui le symbole de l’espoir d’un changement qui pourra convaincre les maliens. Mais, attendons de voir, une ruche restera toujours une ruche.
Assane Koné
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-04-11 13:43:50