72 heures après le premier tour de l’élection présidentielle au Mali,
l’heure est à l’attente de la proclamation des résultats provisoires par
le ministère de l’administration territoriale. Ce dernier a jusqu’à 5
jours après le scrutin pour la publier les résultats partiels. Déjà,
l’ambiance est tendue dans les QG des principaux partis politiques de
l'opposition et de la majorité. Certains camps s’accusent de vouloir «
tripatouiller les résultats ».
Après le scrutin, l'heure est aux décomptes des voix dans les QG des
différents partis politiques en lice. En attendant les résultats
provisoires, l'URD procède, elle-même au décompte de ses résultats
provisoires. Hier lors d'une conférence de presse, le parti de
l'opposition à travers son directeur de campagne a dénoncé des «
irrégularités et de défaillances graves » qui ont pesé sur les résultats
provisoires non-officiels.
« Quand vous prenez de localité comme Tarkint, Talataye, Almoustrat
vous avez 4000 ou 8000 votants dans certaines localités, et à 90%
acquis au président sortant. Dans des zones où à cette période de
l'année vous n'avez même pas de population sur place, due à la
saison des pluies ou vous n'avez pratiquement pas d'électeur. Nous
ne comprenons pas que des gens se soient livrés à des bourrages
systématiques d'urnes », accuse Mamadou Dianka, membre de la
Cellule de communication du staff de campagne de Soumaïla Cissé.
Les partisans du chef de file de l’opposition exigent un recomptage
des voix dans ces zones pour que l’élection soit transparente.
Ces accusations sont catégoriquement rejetées par le camp du
président sortant IBK, candidat à sa propre succession. Une
accusation qu'il qualifie « de crainte de leur adversaire à assumer
leur défaite ».
« Quand quelqu'un voit les premiers résultats qui tombent et qu'il
sent qu'il n'est pas en tête. C'est trop facile de vouloir accuser les
autres d'avoir triché. Je pense qu'il faut rester concentré sur
l'essentiel. L'essentiel, c'est que nous attendons les uns et les autres
les chiffres officiels qui nous serons communiqués dans les prochains
jours », a déclaré Mamadou Camara, l’un des porte-paroles du
candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Avant d’ajouter : « il faut savoir
garder son sang-froid. Si l'opposition a des recours à faire, elle le fera
auprès des juridictions compétentes, à savoir la Cour
constitutionnelle ».
Le Ministère de l'administration territoriale s’attelle en ce moment
au dépouillement et au décomptage des voix. Au plus tard ce
vendredi, il devrait annoncer les résultats complets provisoires.
Avec ST