Cependant pour arriver à ses fins, le tout puissant ancien ministre de l’Equipement et des Transports du régime d’Alpha Oumar KONARE, et ex baron du clan CMDT (Compagnie Malienne pour le Développement Textiles) des années 1980-1990, doit chercher coûte que coûte à gommer les clichés ou préjugés qui lui collent.
Comme en 2002, Soumaïla se présente comme un prétendant sérieux au fauteuil du Président de la République. Il a enregistré un bilan positif à la tête de l’institution sous régionale pendant près de dix ans. Cela suffira t-il pour que les maliens lui accordent leurs suffrages dans leur grande majorité en 2012 ? Ce qui n’est pas sûr. Il lui faut d’abord déployer de gros efforts pour effacer trois préjugés majeurs, que nous avons décélés.
Les clichés négatifs qui collent à Soumaïla CISSE
Aux dires de maliens interrogés, Soumaïla CISSE donne l’image d’un politique trop suffisant et renfermé, ne vivant pas sur la planète que le malien de Babala (kayes), Kléla (Sikasso), Sianso (Ségou), Bogoyati ou de Tintéloute (ces deux villages sont à quelques kilomètres de Tombouctou). Bref, il ne connaîtrait pas le vécu quotidien de ses pauvres concitoyens de Kayes jusqu’à Kidal. Un cliché, que ses partisans et sympathisants balaient d’un revers de la main, et soutiennent au passage que l’enfant de Niafunké, est un homme ouvert et sympathique. Pour notre part, tous les éventuels handicaps de Soumaïla viendraient de ce cliché. Sa résolution sincère par le candidat contribuera énormément à sa victoire finale.
Le second est l’idée selon laquelle, Soumaïla serait le candidat de l’Union pour la Majorité Présidentielle- UMP de France, et de son Nicolas SARKOZY, le Président français. Une créature humaine rejetée par l’immense majorité les maliens en particulier, et africains subsahariens en général, pour sa politique anti migratoire les visant singulièrement. Pour rappel, un représentant de ce parti occidental était à Bamako, lors de l’investiture de Soumaïla CISSE. Et déjà, des adversaires de l’homme entendent battre cette carte, pour diminuer ses nombres de voix, dans la perspective des présidentielles de l’année à venir. Il doit rapidement se démarquer de cet état de fait récent.
A ces deux préjugés, s’ajoute l’incertitude pour les maliens, de choisir comme Président de la République, un candidat qui a été victime du système politique. Précisons, que Soumaïla et IBK ont tous deux été victimes du régime ADEMA.
En tout cas, ATT, Alpha et nos compatriotes ont besoin de véritables gages de la part de ces deux ténors, pour qu’en cas d’accession de l’un ou de l’autre au pouvoir, ils ne vont pas se livrer à des actions de vengeance, toutes azimutes. Les intérêts des uns et des autres seront –ils préservés ?
Des atouts de Soumaïla CISSE
Le parti URD est un dérivé de l’ADEMA regorgeant de nombreux cadres de l’Administration d’Etat à l’intérieur et à l’extérieur du pays, enregistrant une expérience incontestée dans l’art de bien mener une campagne électorale, et de la gagner.
Soumaïla doit se méfier des agissements des apprentis politiciens qui l’entourent, et aspirant ardemment à un haut poste administratif quelconques ou autres.
Soumaïla CISSE ne tarit également pas de soutiens locaux et à l’étranger. Son carnet d’adresse est déjà bien rempli. Il a amassé beaucoup de sous au cours de sa riche carrière dans son pays natal, et à travers le monde. Occasion de souligner que l’enfant de Niafunké n’aura pas de soucis majeurs, pour débourser les gros moyens financiers, afin de remporter la partie en 2012. Le milieu des affaires l’estiment, mais ont besoin de sécurité pour leurs investissements. L’apport multiforme du monde du business est très souvent déterminant dans le jeu politique, dans une élection, leur forte influence peut faire basculer la balance vers un candidat. Par ailleurs, comme les autres prétendants sérieux, Soumaïla est –il parvenu à arracher les bénédictions de ATT et/ ou de Alpha ? Selon des indiscrétions, c’est le comportement de ‘’ je t’aime moi non plus ‘’ entre Soumaïla CISSE et ces deux personnalités, mêmes s’ils se tutoient devant les regards curieux des observateurs de la scène politique, prêts à déceler tout acte susceptible d’interprétation négative ou positive.
Bany ZAN
Le Caïman Indé 26/10/2011