Des sources proches de la CEI ont largement fait fuiter les résultats officieux des élections ivoiriennes. Ils sont d’ailleurs publiés dans le détail, région par région, sur le site www.votci.net. Mardi, à Paris, ces chiffres étaient largement échangés dans tous les cercles initiés. On a même sabré le champagne dans une grande banque française où l’administration Gbagbo ne semble pas avoir laissé que de bons souvenirs. Hier soir, c’était promos juré, l’embargo à la presse allait être levé avant minuit. Ce matin, l’embargo est maintenu.
Qu’est-ce qui retient la presse de publier ces chiffres ? Le long silence de la CEI, qui n’aurait pas trouvé de consensus et serait, selon les informations, en train de chercher ce consensus entre ses membres ?
Est-ce la peur d’une manipulation de la part du camp Ouattara qui ferait circuler de faux décomptes ? Si tel était le cas quel, intérêt le camp Gbagbo aurait-il à empêcher la sortie des vrais chiffres ? Pourquoi donc la presse internationale et française, présente en masse, participe-t-elle au black out ? Quid des observateurs de l’UE et des responsables de la mission des Nations Unies ?
Accorde-t-on, par ce silence, un réel crédit aux accusations de fraudes lancées par le camp Gbagbo ? En supposant que le camp Gbagbo soit parfaitement irréprochable sur ce plan, il aurait fallu que le camp Ouattara organise une fraude de plus de 500 000 voix au nez et à la barbe des observateurs internationaux et du pouvoir en place… C’est peu réaliste.
Que chacun se fasse son opinion, mais selon nos informations, de sources qui nous semblent suffisamment crédibles, Ouattara devance Gbagbo d’au moins 500 000 voix.
Les Afriques 02/12/2010