PRESIDENTIELLE MALIENNE Péril sur le vote à Kidal

L’élection présidentielle pourra-t-elle se tenir de façon apaisée à Kidal où l’administration peine à se redéployer ?  C’est la question que tous les observateurs se posent alors que rien n’est moins sûr. En tous cas, depuis le retour de l’armée malienne, le 5 juillet, avec quelque 150 soldats, la tension ne cesse de croître. Jets de pierre sur des soldats, Maliens noirs pris à partie par des Touaregs… Le dernier incident en date est le plus grave :  » Deux civils gravement blessés par balles par des hommes armés [à Kidal, 300 km au nord, NDLR] ont été transférés mardi à Gao. Ils sont vraiment dans un état grave », a indiqué une source médicale.

Autre sujet d’inquiétude : des manifestations des deux camps ont lieu quotidiennement et au moins deux militaires de la force de l’ONU au Mali (Minusma) ainsi qu’un soldat français présents dans la ville ont été blessés par des jets de pierres pendant le week-end. Par ailleurs, plusieurs dizaines de civils ayant soutenu l’arrivée de l’armée malienne à Kidal étaient toujours réfugiés mardi dans un camp militaire,  » parce que les éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad [MNLA, rébellion touarègue, NDLR], veulent leur faire la peau et la situation est très critique sur place », a affirmé une source sécuritaire malienne.

L’administration toujours absente

Ces tensions à Kidal surviennent alors que le président Dioncounda Traoré a réaffirmé, le 9 juillet, la date du premier tour de l’élection présidentielle du 28 juillet. Il répondait à la demande officielle de report du scrutin formulée par plusieurs partis politiques et candidats, au premier rang desquels Tiébilé Dramé, ancien ministre qui a négocié à Ouagadougou l’accord de paix avec la rébellion touarègue. Comme arguments, ces derniers avancent les difficultés sécuritaires et le retard pris par l’organisation du scrutin, notamment à Kidal.

 » Le gouverneur de Kidal, qui devait quitter mardi Bamako pour regagner son poste, n’est pas parti pour des raisons de sécurité », a expliqué un fonctionnaire du ministère de l’Administration territoriale.  » Or il faut qu’il soit sur place pour organiser l’élection », a-t-il ajouté. Un haut responsable malien abonde dans le même sens.  » Si la situation continue à se dégrader à Kidal, on peut se demander si on peut envisager sur le terrain une campagne électorale, et même des élections ».

Malgré les assurances données par le président par intérim, Dioncounda Traoré, peu de personnes croient à la tenue du scrutin dans cette région.

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L’indicateur Renouveau 2013-07-12 07:41:02