Présidentielle : Huit candidats fondent un nouveau regroupement La convention des bâtisseurs, une coalition de plus, ou un plus ?

Koulouba

La présidentielle de 2018 promet d’être âprement discutée, tant les candidats, qui fourbissent leurs armes, n’entendent pas laisser le président sortant rempiler ;  d’où les nombreux regroupements. Ainsi, après la Coalition pour l’Alternance et le Changement réunie autour de Soumaila Cissé, ce fut ensuite le tour de la Convention de la Majorité Présidentielle de fonder « Ensemble Pour le Mali » (EPM) autour d’IBK, puis celle de la Convention des Bâtisseurs qui vient de naître. Ses têtes de proues sont autant des anciens de la Majorité présidentielle que des opposants purs et durs.

Les leaders politiques maliens semblent arriver à la conclusion que pour remporter la victoire à la présidentielle du 29 juillet ou, tout au moins, se qualifier pour le second tour, il faudra s’unir ; d’où les différentes tractations et conciliabules pour aboutir à des coalitions. Il en existe aujourd’hui trois, à savoir : la Coalition pour l’alternance et le changement, autour de Soumaïla Cissé, EPM des pro-IBK, et enfin la Convention des Bâtisseurs, CB. Cette dernière, qui s’apprête à choisir un candidat unique, semble avoir du plomb dans l’aile à cause du parcours très différent de ses membres. Le Gal Moussa Sinko Coulibaly, le Dr Hamadoun Touré et le Pr Clément Dembélé,  sont à leur premier essai sur la scène politique, les cinq autres à savoir Modibo Sidibé (FARE), Mountaga Tall (CNID), Moussa Mara (YELEMA), Housseyni Amion Guindo (CODEM) et Dramane Dembélé (dissident Adéma) sont des vieux routiers et ne sont pas à leur première candidature ou coalition. Pour Rappel,  Modibo Sidibé est le candidat du regroupement Nouveau Pôle Politique, NPP, Housseyni Amion Guindo est celui des Partis Unis pour la République, PUR, Mountaga Tall est le poulain de l’Union pour le Mali, UMA ; au même moment, Moussa Mara était en pourparlers avec d’autres candidats pour fonder une coalition, tandis que Dramane Dembélé se faisait investir comme candidat de l’aile dissidente de l’ADEMA. Comment pourrait-on arriver à convaincre tous ces vieux routiers  politiques à renoncer à leurs ambitions pour jeter leur dévolu sur un seul candidat ? L’équation semble délicate à résoudre, surtout quand on sait que par le passé Moussa Mara et Housseyni Amion Guindo se sont séparés dans les mêmes circonstances au sein des PUR. Dans cette coalition, qui pourra convaincre Modibo Sidibé d’abandonner au profit d’un autre, si l’on sait que son refus de cheminer avec les leaders de la Coalition pour l’alternance et le changement était plus dû au fait qu’il n’était pas prêt à jouer un second rôle derrière Soumaila Cissé ? Que dire de Mountaga Tall qui pourra faire valoir son ancienneté sur la scène politique et sa très longue expérience de candidat aux présidentielles depuis 1992 ? Quant à Dramane Dembélé, auréolé de sa troisième place lors de la dernière présidentielle de 2013, il pourra s’estimer  être celui qui a une certaine légitimité surtout qu’il est un dissident de l’ADEMA, la troisième  force politique à l’Assemblée Nationale,  et vouloir revendiquer  cette qualité pour être le porte-étendard de la coalition. Quant aux trois  novices à savoir Moussa Sinko Coulibaly, Hamadoun Touré  et Clément Dembélé, ils ne seraient pas trop exigeants comme les leaders des partis politiques de la CB, surtout qu’ils n’ont que des mouvements qui viennent d’être créés. Mais si malgré tout, ils se sont portés candidats, ce n’est pas pour se désister au profit d’autres.

Tout cela revient à dire que beaucoup parmi ces leaders ne céderont que, si et seulement si, ils sont butés à l’iceberg du parrainage des élus, 10 députés ou 5 conseillers nationaux par région. A ce moment, certains abandonneront leurs ambitions en faveur de celui qui est à mesure de remplir ces conditions.  Un consensus autour d’un candidat dans cette coalition serait alors possible.

Youssouf Sissoko

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