Les chiffres présentés mardi soir par la CENI concernent les circonscriptions de Kaloum (à Conakry), Dixinn (dans la banlieue de la capitale), Boffa, Coyah et Fria en basse Guinée, ainsi que le vote d’une bonne partie de la diaspora. Au total, un dixième du corps électoral. Il s’agit donc de scores très partiels. Et il est trop tôt pour pouvoir parler de « tendance ».
Ces résultats concernent cependant quelques « fiefs » de Sidya Touré et donnent de premiers éléments d’analyse sur une question cruciale : suite à l’alliance que Sidya Touré (13% des voix au premier tour) et Cellou Dalein Diallo ont conclue, les électeurs de l’un ont-ils voté pour l’autre au second tour ? Le report des voix entre les deux candidats ne s’est semble-t-il pas fait aussi bien que ce que les alliés espéraient…
Dans la circonscription de Kaloum, à Conakry, où Sidya Touré avait raflé la moitié des suffrages exprimés au premier tour, le score de Cellou Dalein Diallo au second tour est inférieur à 31% (30,91% des voix selon la CENI, soit 10544 électeurs).
A Fria, Coyah et Boffah en Basse Guinée, trois circonscriptions où Sidya Touré avait fait des scores importants, le vote Cellou Dalein Diallo, certes, progresse entre les deux tours, mais le leader de l’UFDG a perdu, en cours de route, une partie plus ou moins importante des électeurs de son allié.
C’est particulièrement spectaculaire à Coyah où l’alliance « Cellou Dalein président » n’obtient que 22 845 voix (39,2% des suffrages). C’est plus ou moins la moitié de ce qu’elle aurait pu obtenir si les électeurs de Sidya Touré au premier tour avaient suivi les consignes de vote de leur candidat.
Premières contestations
Sans plus attendre de résultats, les lieutenants de Cellou Dalein Diallo ont envahi le terrain de la contestation, et déposé plainte auprès de la CENI pour faire annuler le vote dans deux villes, Siguiri et Kouroussa, fiefs d’Alpha Condé en haute Guinée. Selon eux, l’absence de délégués de l’UFDG, suite aux violences à caractère ethnique d’octobre dernier, a biaisé le vote dans ces villes en permettant aux militants d’Alpha Condé d’organiser des fraudes.
Des arguments que repousse le camp d’Alpha Condé ; son porte-parole, François Fall, estime que la manœuvre de ses adversaires est « grossière » et qu’elle vise à obtenir la victoire en faisant annuler les voix d’Alpha Condé. La commission électorale, quant à elle, devra examiner dans les prochaines heures la requête déposée par Cellou Dalein Diallo.
Par RFI Le 10/11/2010