Ses responsables étaient hier face à la presse à la Maison de la presse. Ibrahima Ndiaye, 1er vice-président ; Amadou Koïta, secrétaire politique ; Mme Fatoumata Siré Diakité, vice-présidente et Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, membre du bureau, ont entretenu la presse sur les pratiques non orthodoxes et susceptibles d’entacher la crédibilité de la présidentielle du 28 juillet prochain.
Pour Amadou Koïta, le FDR est parti de deux constats : l’instrumentalisation d’une branche de l’armée qui bat actuellement à visage découvert campagne pour un candidat. Le secrétaire politique du FDR estime que ces militaires doivent rester républicains et préserver leurs tenues des éclaboussures de la vie politique. Pour lui, les militaires maliens sont à Gao, Kidal, Tombouctou, Sikasso, Kayes, Bamako, dans leur mission de sécurisation du territoire et des populations, mais ce sont quelques uns qui malheureusement sont en train d’investir le champ politique. M. Koïta prévient que leur coup ne marchera pas.
« Nous voulons que le futur président du Mali soit issu des urnes et non par instrumentalisation des acteurs étrangers à la vie politique. Il faut se battre avec les armes démocratiques et non les armes pour intimider. Ça ne marchera pas. On a tenté de nous intimider avec les armes après le coup d’Etat, mais le FDR a résisté », a souligné Koïta.
Amadou Koïta a aussi regretté la descente des autorités religieuses dans l’arène politique, appelant à voter pour un candidat. Certains auraient même débloqué des millions pour battre campagne pour un candidat. Le secrétaire politique du FDR pense que les religieux doivent être au-dessus de la mêlée dans un pays où presque tout le monde est musulman. S’ils veulent faire la politique, qu’ils se débarrassent de leurs chasubles et en ce moment ils seront traités comme tels, prévient Amadou Koïta.
Selon M. Koïta, il est même prévu qu’au soir du 28 juillet que des religieux et des jeunes aillent investir le palais présidentiel pour revendiquer, en complicité avec l’armée, la victoire du candidat en question. On est en train de faire déjà un président virtuel pour le pays, a ajouté M. Koïta.
A en croire Fatoumata Siré Diakité, il y a des fraudes bien organisées et structurées en faveur d’un candidat. Sans donner le nom du candidat, ni la source de ces informations, la vice-présidente du FDR a indiqué que 1 956 012 cartes sans photos existent au ministère de l’Administration territoriale de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire sans qu’on ne sache jusque-là ce que le ministre compte en faire.
Pourtant, souligne Mme Diakité, le ministre Moussa Sinko Coulibaly avait prévu de placer sous scellé ce surplus de cartes et de les mettre à la disposition de la Céni. Mais, regrette-t-elle, jusque-là ce travail n’est pas fait. Ce surplus serait venu du fait que le Mali a commandé 8 millions de cartes, alors qu’il n’y a que 6 millions d’électeurs.
La vice-présidente du FDR croit même savoir que des bureaux de vote sont en train d’être identifiés au sujet de ces cartes en question et que des cartes d’identité sont en train d’y être confectionnées.
Elle ajoute que 4500 cartes ont été mises à la disposition des disciples de Nioro du Sahel alors que la population de Nioro ne vaut pas ça. Aussi, à en croire Fatoumata Siré Diakité, il y aurait deux sortes de cartes d’électeurs : Nina et Nina A. Les cartes Nina A sont celles de la fraude et avoisinent les 2 millions. D’autres types de fraudes ont été énumérés par l’ancienne ambassadrice.
Pour Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, on veut coûte que coûte truquer pour passer au premier tour parce que convaincu qu’en cas de second tour il n’y a pas match, mais le FDR ne se laissera pas faire.
Abdoulaye Diakité
L’indicateur Renouveau 2013-07-24 07:59:30