Longtemps annoncée, la création du nouveau parti politique de l’ancien Premier ministre, Soumana Sako interviendra le 25 mai prochain. L’information nous a été révélée par un responsable du bureau de la Convention nationale des associations de soutien à son nom, Cnas. Comme un hasard de calendrier, cette création coïncide avec la célébration de la Journée de l’Afrique.
Joint au téléphone, le secrétaire général de ladite Convention, Zoumana Tangara, s’est refusé (paradoxalement) à tout commentaire sur le sujet. Comme s’il s’agissait d’un secret d’Etat, M. Tangara a refusé toute discussion sur le nom que prendra le nouveau parti.
Mais selon de sources sûres, la nouvelle formation politique sera principalement la transformation des structures de la Convention nationale des associations de soutien à Soumana Sako. Implantée aujourd’hui dans plusieurs régions (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, et dans de nombreux cercles du pays), la Cnas se présente comme une force de mobilisation au service de Soumana Sako en 2012.
Des chances à son avantage
En créant son parti, l’ancien Premier ministre lève de plus en plus le doute sur ses ambitions pour Koulouba. L’ancien Premier ministre se positionne en effet comme un candidat sérieux à la succession de l’actuel président de la République, Amadou Toumani Touré. Selon de nombreux observateurs, il garde de réelles chances pour 2012. La transformation de la Cnas en parti politique peut lui constituer déjà une base électorale pour la prochaine élection présidentielle. Il suit ainsi les traces d’Ibrahim Boubacar Keïta en 2001, qui à la veille de la présidentielle de 2002, a quitté l’Adéma pour créer le Rassemblement pour le Mali (RPM), après la mise en place de nombreuses structures de son mouvement « Alternatives 2002 ». On annonce d’ores et déjà que de nombreux partis politiques devraient rallier sa cause en 2012. C’est le cas par exemple du Front africain pour le Développement (Fad) qui a rendu publique, la semaine dernière, son soutien à sa candidature.
De nombreux observateurs accordent déjà à Soumana Sako, à tort ou à raison, le soutien du président ATT dont il a été le Premier ministre entre 1991-1992, sous la transition.
Ministre des finances, sous le régime de Moussa Traoré en 1987, plusieurs observateurs retiennent que dans sa gestion, il avait su donner un nouvel élan à l’économie d’un Mali plongé dans une crise financière très profonde. La régularisation des salaires des fonctionnaires, en six mois, en est une illustration.
Aussi, pensent de nombreux observateurs, son passage à la Primature a laissé des traces indélébiles de sa bonne gestion. La bonne conduite de la transition et l’organisation (pour la première fois dans l’histoire du Mali indépendant), d’élections libres et transparentes, sont autant d’éléments qui créditent Soumana Sako de la statue d’homme d’Etat.
Cependant, malgré ces atouts Soumana Sako devra sérieusement retrousser ses manches pour atteindre Koulouba. Car il aura face à lui, des adversaires non moins importants. Il s’agit, entre autres, de Soumaïla Cissé (URD), IBK (RPM), Modibo Sidibé, le candidat de l’Adéma, etc.
Issa Fakaba Sissoko
L’ Indicateur Renouveau 11/05/2011