Sans grand risque de se tromper, on peut dire que l’ADEMA-PASJ peine aujourd’hui à désigner son candidat pour l’élection présidentielle de 2012. Aussi, sur le sujet, les commentaires vont bon train et chacun défend sa petite idée. En revenant un peu en arrière, on se rappelle qu’au cours d’une conférence de presse animée le 13 novembre 2010 à la Maison de la Presse le président du parti, Dioncounda Traoré, avait déclaré que le candidat de l’ADEMA viendra de l’intérieur du parti et non de l’extérieur.
Pour respecter justement ce choix de l’investiture d’une candidature interne du parti et préserver ainsi l’unité et la cohésion du parti, une commission avait été mise en place, présidée par le premier vice président « Iba » N’Diaye. Cette commission qui a travaillé d’arrache-pied a élaboré dans un bref délai un document de l’appel à candidature interne de l’ADEMA-PASJ qui devait être validé par le Comité exécutif du parti lors de sa réunion du 12 janvier dernier.
Mais voilà que pour des raisons non encore élucidées, le choix du candidat de l’ex-parti au pouvoir, initialement prévu pour le 26 mars prochain, vient d’être reporté au février 2012. Cette décision pour le moins inattendue a non seulement frappé l’esprit des observateurs de la scène politique malienne, mais aussi coupé du sommeil à certains barons du parti.
Mais au fait, qu’elles autres réalités cache ce report ? Viseraient-elles à faire taire certaines rumeurs relatives à une éventuelle candidature de l’actuel locataire de la Primature, Modibo Sidibé (qui continue de diviser le parti de la Ruche), ou à protéger le probable candidat interne du parti contre l’adversité politique ? Dans tous les cas, ce report de la date de désignation du porte-étendard et défenseur des couleurs du parti à la présidentielle de 2012 n’est non seulement pas fortuit, mais il plonge surtout l’ADEMA dans le doute et l’incertitude.
Si bien que de nos jours, les esprits sont loin d’être tranquilles et sereins à l’ADEMA-PASJ où on sait plus à quel « saint politique » se vouer. Aussi, chaque haut cadre du parti et « potentiel candidat » paraît vouloir faire « cavalier seul », voire solitaire, dans un parti où les uns semblent se méfier des autres, surtout quant on sait que la plupart des 77 membres de la direction du parti affichent déjà leurs intentions de faire acte de candidature. Parmi eux, on peut citer (entre autres) le président du parti, le Professeur Dioncounda Traoré, le premier vice président Iba N’Diaye et le deuxième vice président Sékou Diakité.
Mais pendant que le parti du Pr. Dioncounda Traoré patauge et tergiverse sur le choix de son candidat, d’autres partis tels que le RPM, le MPR, le CNID et le SADI connaissent déjà leurs candidats à l’élection présidentielle. Et au moment où l’ADEMA cherche sa voix, son principal et éternel rival, l’Union pour la république et la démocratie (URD) se prépare déjà minutieusement.
En effet, après le grand retour de son fondateur, Soumaïla Cissé, annoncé pour le mois de mars (et cela, après plusieurs années passées aux commandes de la commission de l’UEMOA), le parti de la « poignée de mains » a tenu, le week-end dernier, le premier Congrès ordinaire du mouvement des femmes et des jeunes du parti : une façon, pour l’URD, d’avertir ou d’alerter tous les partis politiques, plus particulièrement l’ADEMA, pour les prochaines joutes électorales.
Autant l’ADEMA se doit donc de resserrer ses rangs en vue de contrer toute velléité politique du parti de la « poignée de mains », autant les autres partis doivent se réveiller de leur léthargie politique, notamment le RPM, le MPR, le CNID, le PARENA, le parti SADI, le nouveau né des partis, le PDES, entre autres.
Par Zakariyaou Fomba
Le Coq 28/02/2011