Après avoir longtemps exprimé dans les coulisses sa volonté de soutenir une candidature du Premier ministre à la prochaine présidentielle, le 7è vice-président du comité exécutif de l’Adéma/PASJ, Zoumana Mory Coulibaly, a décidé de sortir du bois. La semaine dernière, dans la presse, l’homme coutumier du fait, ira à l’encontre des directives des premiers décideurs du parti qui écartent l’hypothèse de toute candidature externe pour la prochaine présidentielle. C’est justement cette option qui n’est pas partagée par le leader du parti de l’Abeille dans le cercle de San et grand financier du parti par le passé pour avoir apporté en 2002 la caution de 5 millions de F CFA de Soumeylou Boubèye Maïga à la convention d’investiture du candidat de l’Adéma/PASJ.
Même s’il continue à avoir de la sympathie, voire du respect pour l’ancien directeur général de la SE, Zoumana Mory Coulibaly ne pense pas que celui-ci fera l’affaire de la Ruche confrontée, soutient-il, à de réels risques d’implosion avec cette multitude de candidatures annoncées. Il croit dur comme fer que pour éviter de nouvelles mésaventures à son parti, la candidature de l’actuel Premier ministre peut être la solution. D’ores et déjà, il promet de travailler à ce que ce dernier soit le porte-drapeau des rouges et blancs. Et pour cela, il assure qu’il ne lésinera pas sur les moyens financiers pour soutenir toutes les initiatives allant dans ce sens.
Cette annonce a commencé à donner des frissons chez les candidats annoncés à la candidature à la présidentielle de 2012 pour l’Adéma/PASJ. Parmi lesquels, le président du parti, Dioncounda Traoré dont les partisans commencent déjà à douter. Selon de sources concordantes, des soutiens jusqu’ici indéfectibles du président du parti, auraient commencé à changer de discours pour cautionner (en sourdine) une candidature non interne. Ils estiment qu’il faudra que l’Adéma/PASJ parte avec un candidat qui a la caution indéfectible des présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, une condition déjà remplie par le Premier ministre, Modibo Sidibé, qui reste l’homme de confiance de ces personnalités avec qui il a longtemps travaillé. Et les défections les plus importantes dans le camp de Dioncounda Traoré viendraient du rang des députés de l’Adéma/PASJ. Des sources vont jusqu’à souffler les noms d’Assarid Ag Imbacarwane et surtout le questeur de l’Assemblée nationale, pourtant reconnus jusqu’ici comme les premiers soutiens du président de l’Adéma. Un changement de leur part ne saurait étonner car dans la Ruche, on est coutumier du fait. Avec cette perspective, Dioncounda Traoré va-t-il accepter de croiser le fer avec un cadet nommé Modibo Sidibé ou acceptera-t-il de jeter l’éponge ?
Abdoul Karim Maïga
L’ Indicateur Renouveau 10/03/2011