Présidentielle américaine : attaque et contre-attaque sur l’immigration

L’immigration est l’un des principaux enjeux des prochaines élections américaines, rapporte Aline Barros, journaliste spécialiste de l’immigration à la VOA.

La vice-présidente démocrate Kamala Harris fait campagne sur ses réalisations en tant que procureure, tandis que l’ancien président républicain Donald Trump dénonce le bilan de l’administration actuelle et promet des déportations massives d’immigrants sans papiers.

Lors de sa campagne, la vice-présidente américaine Kamala Harris, candidate démocrate à l’élection présidentielle, met en avant son expérience en tant que procureure de district puis procureure générale de Californie.

« J’ai parcouru les tunnels souterrains entre les États-Unis et le Mexique, le long de la frontière, avec des agents des forces de l’ordre. Je me suis attaquée aux gangs transnationaux, aux cartels de la drogue et aux trafiquants d’êtres humains qui entraient illégalement dans notre pays. Je les ai poursuivis dans différentes affaires et j’ai gagné », a déclaré Mme Harris.

Pendant son mandat, l’ancien président Donald Trump a construit plus de 80 kilomètres de mur frontalier. Il a réduit le plafond annuel des admissions de réfugiés à des niveaux historiquement bas et appliqué une politique qui séparait les enfants de leurs parents.

« En novembre prochain, le peuple américain comparera ces dossiers et dira : ‘la Tsar des frontières Harris, vous avez fait un travail horrible. Vous êtes une honte pour notre pays. Vous êtes renvoyée. Sortez d’ici ! Vous êtes virée ! Sortez d’ici ! », a affirmé Donald Trump, candidat républicain à l’élection présidentielle

Menace pour les États-Unis

L’immigration est un sujet brûlant dans cette élection présidentielle. Selon une enquête du Chicago Council, 50 pour cent des personnes interrogées estiment qu’une immigration massive constitue une menace pour les États-Unis. Un peu plus de la moitié des Américains sont favorables à un mur frontalier et à l’utilisation de troupes américaines à la frontière américano-mexicaine. D’autres s’opposent à l’expulsion massive des immigrés sans papiers.

Le Congrès américain n’ayant pas réussi à adopter une réforme de l’immigration, la nation reste dépendante des mesures exécutives et des réglementations, quel que soit le gouvernement en place.

« Dans le contexte politique actuel, la situation est difficile, car les mesures prises par l’exécutif feront toujours l’objet de recours judiciaires, et le Congrès n’est pas disposé à agir », commente Corey Foreman, avocat en droit de l’immigration.

Mme Harris s’engage à soutenir une législation sur la sécurité des frontières, soulignant le rôle de M. Trump dans l’échec d’un projet de loi bipartisan au Sénat au début de l’année.

« Il a fait échouer l’accord bipartisan parce qu’il pensait que cela l’aiderait à gagner les élections, ce qui montre que Donald Trump ne se préoccupe pas de la sécurité des frontières. Il ne se préoccupe que de lui-même. […] Voici donc la promesse que je vous fais. Si je suis élue présidente, je ramènerai le projet de loi sur la sécurité des frontières que Donald Trump a annihilé et je le promulguerai », a indiqué Mme Harris.

Environ 130.000 traversées en juin

Les alliés républicains de M. Trump l’ont exhorté à se concentrer sur les domaines dans lesquels ils estiment qu’il a un avantage sur Mme Harris, notamment en matière d’immigration.

Il continue d’appeler à l’expulsion des migrants sans papiers et critique l’administration Biden-Harris pour ce qu’il appelle une politique d’ouverture des frontières.

« Avec votre vote, l’inflation cessera, les clandestins seront refoulés. Ils ne viendront pas et nous devons les arrêter. Vous avez vu ce qu’elle dit maintenant : « Oh, nous avions une très bonne frontière. Oh, super ! Ils avaient la pire frontière de l’histoire du monde », a avancé M. Trump.

Les gardes-frontière américains ont enregistré environ 130.000 traversées en juin, en hausse par rapport aux 104.000 du même mois de 2019, la dernière année de M. Trump à la présidence avant la pandémie de Covid-19, mais en baisse par rapport au pic de 300.000 enregistré en décembre 2023.

Source:diaspoction.fr