PRESIDENTIELLE 2022 : Pourquoi Seydou Mamadou Coulibaly suscite tant la peur du syndrome béninois ?

Seydou Mamadou Coulibaly

Si une éventuelle candidature empêche les «faucons» de la démocratie (leader des partis dits grands qui ont la main mise sur la gouvernance du pays depuis la Révolution inachevée de 1991) de dormir sur les deux oreilles, c’est sans doute celle de Seydou Mamadou Coulibaly du Mouvement Benkan, le «Pacte Citoyen». Mais, de quoi ont-ils réellement peur ? De sa fortune ?  De son carnet d’adresses ? De sa vision novatrice de la gouvernance démocratique ?

 

Nous sommes loin de la campagne électorale de la présidentielle (la prolongation de la transition étant visiblement actée).

Mais, une cible focalise déjà les attaques au sein de la classe politique : Seydou Mamadou Coulibaly, le président du Mouvement Benkan ou le «Pacte citoyen».

Depuis qu’il a manifesté son ambition de briguer la présidence de la République, il est fréquemment la cible des attaques notamment par presse interposée.

Si on ne lui reproche pas une fraude fiscale, on met à son compte le mauvais état de nos routes… où on s’interroge sur l’origine de sa fortune en mettant en garde les électeurs de choisir un milliardaire pour diriger le pays de crainte qu’il ne l’hypothèque pour booster son business.

Et pourtant, si quelque chose doit normalement assurer un électorat, c’est sans doute faire confiance à quelqu’un qui n’a pas besoin de conquérir le pouvoir pour s’enrichir.

A moins qu’il ne considère le pouvoir comme un investissement financier à fructifier une fois sur le trône.

Mais, pour le moment, rien ne prouve que SMC veut conquérir le pouvoir pour booster son business.

D’abord ce que certains ignorent, ce que CIRA (Conseil, ingénierie et recherche appliquée) n’est pas considéré comme l’un des meilleurs bureaux d’études privés au Mali seulement, mais aussi bien en Afrique de l’ouest qu’en Afrique centrale.

Ce ne sont pas les pas les autorités Gabonaises qui vont par exemple dire le contraire.

Et d’ailleurs, «la réputation de discrétion de Seydou Mamadou Coulibaly contraste avec le rayonnement continental de son entreprise. Mais aussi avec l’ambition présidentielle qui est la sienne, et dont il ne fait désormais plus mystère», écrivait récemment nos confrères de Jeune Afrique.

A 56 ans Seydou M. Coulibaly peut se vanter d’avoir son avenir derrière lui.

Et, si l’on se fie à son discours jusque-là cohérent, le pouvoir n’est pas pour lui le couronnement d’un brillant parcours, mais une aubaine pour jouer sa partition dans le développement du pays, de contribuer au bien-être de chaque citoyen en axant la gouvernance sur les valeurs que notre démocratie à jusque-là piétiné : intégrité, honnêteté, probité morale, culte de l’excellence, reconnaissance du mérite

De quoi faire peur aux faucons de la démocratie qui ont mis le pays en coupe réglée en la gouvernance comme une équipe relais. Leur fréquent antagonisme liée à des intérêts personnels contrariés et non à une divergence idéologique par rapport à la voie à suivre pour faire avancer le pays.

 

Un anticonformiste dans l’arène politique

Dans l’arène politique, Seydou Mamadou Coulibaly se positionne comme un anticonformiste.

Et c’est ce qui fait peur à nos faucons de la démocratie qui ont activé leurs réseaux de mercenaires de la plume pour ternir son image.

Il fait peur parce qu’ils savent que sa vision est porteuse d’espoir pour la grande majorité déçue par la politique politicienne qui n’a apporté au peuple malien que des désillusions successives.

Et c’est ironique qu’on reproche à certains candidats d’être des milliardaires alors que c’est la gouvernance catastrophique des politiciens qui a favorisé l’enrichissement illicite dans ce pays.

Ce sont les mêmes hommes politiques qui ont toujours eu recours à des riches hommes opérateurs économiques pour conquérir le pouvoir en leur renvoyant l’ascenseur au retour. Ce sont donc eux les politiciens qui ont indirectement amené les hommes d’affaires et les religieux dans l’arène politique en profitant de leur argent et de leur aura.

Et c’est normal qu’ils veuillent aujourd’hui aller plus loin en voulant conquérir et exercer le pouvoir.

La candidature de Seydou Mamadou Coulibaly fait peur parce que, comme le Mouvement Citoyen qui a porté feu le président Amadou Toumani Touré dit ATT en 2002, le Mouvement Benkan ne cesse de prendre l’ampleur au-delà de Bamako et de plus en plus en dehors de nos frontières.

Et il est clair qu’au décompte, ce sont les partis dits «grands» qui seront les perdants. Et déjà, certaines de leurs représentations à la base se vident déjà au profit de Benkan.

Et nous savons tous que, dans notre pays, l’engagement politique est basé sur des intérêts financiers et non sur des  convictions inébranlables.

Autant dire que l’hémorragie sera difficile à endiguer.

 

La crainte du syndrome «Patrice Talon»

Il y  a aussi le syndrome «Patrice Talon» comme l’une des raisons de la crainte que l’éventuelle candidature de Seydou Coulibaly suscite au sein de la classe politique «traditionnelle» malienne.

Cet homme d’affaires béninois, réélu le 11 avril 2021 pour un second mandat avec 86 % des  voix au premier tour de la présidentielle, a réussi à museler la classe politique en réduisant l’opposition en miettes.

Rapidement après son élection en 2016, Patrice Talon a entamé «un grand ménage au sein de ses adversaires réels ou potentiels» et dont les premières victimes ont été le franco-béninois Lionel Zinsou (arrivé 2e à la présidentielle) et son ancien allié, l’ancien président Thomas Boni Yayi.

Comme le disait l’un de ses proches collaborateurs, «il est obnubilé par le désir de réussite. Il  veut changer l’histoire de son pays et que l’on se rappelle de lui dans 200 ans».

Au Mali, Seydou Mamadou Coulibaly peut légitimement nourrir le même rêve.

Et il sait aussi que pour y parvenir, il doit instaurer une gouvernance vertueuse.

Ce qui passe aussi par le ménage à tous les niveaux, notamment au sein de l’échiquier politique où les partis se sont multipliés à l’infini. Raison de plus pour ses adversaires politiques de chercher à lui barrer la route par tous les moyens.

L’ultime recours, c’est visiblement le salir et le diaboliser dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Malheureusement, cela n’est pas payant pour le moment puisque le Mouvement de SMC ne cesse de grandir avec des adhésions massives.

Le chien aboie, la caravane passe ! Telle semble la réponse que son état-major semble avoir adopté puisqu’il ne s’inscrit pas pour le moment dans des démentis systématiques.

Il est en tout cas clair que, qu’on le souhaite ou non, l’éventuelle candidature de Seydou Mamadou Coulibaly laisse peu de Maliens et d’observateurs indifférents !

Naby