Moins d’une semaine après la proclamation de la liste provisoire des prétendants au
scrutin présidentiel, la Cour Constitionnelle a rendu public le 4 juillet dernier la liste
définitive sur laquelle figurent 24 candidats engagés dans la bataille de la succession au
Président Ibrahim Boubacar Keita. Une seule femme est retenue. Six candidatures sont
rejetées soit pour non paiement de caution, soit pour défaut de parrainage. C’est sur cette
liste que les Maliens doivent regarder la tête du futur Président pour les 5 ans à venir. Il
héritera, en tout cas, d’un pays où la cohésion nationale est en danger, où la situation
sécuritaire est catastrophique. Que le meilleur gagne. Ci-dessous la liste nominative des
candidats.
1. Ibrahim Boubacar Keïta
2. Aliou Diallo
3. Choguel Kokalla Maiga
4. Harouna Sangaré
5. Daba Diawara
6. Diébou Ndiaye Kanté
7. Dramane Dembélé
8. Housseiny Amion Guindo
9. Adama Kané
10. Kalifa Sanogo
11. Mamadou Oumar Sidibé
12. Mamadou Igor Diarra
13. Modibo Kadjoké
14. Modibo Koné
15. Modibo Sidibé
16. Mamadou Traoré
17. Mohamed Ali Bathily
18. Moussa Sinko Coulibaly
19. Oumar Mariko
20. Soumaïla Cissé
21. Cheick Modibo Diarra
22. Hamadou Touré
23. Mountaga Tall
24. Yeah Samaké
LIVRE « LES REBELLIONS DU MALI : DES ORIGINES A NOS JOURS »
Les vérités du Dr Choguel Kokalla Maïga
Reconnu pour ses analyses pertinentes et son franc-parler, le Dr Choguel Kokalla Maïga, et
son collaborateur Pr. Issiaka Singaré étaient face à la presse, ce jeudi 28 juin 2018 à la
Maison de la Presse. En toile de fond, éclairer la lanterne de l’opinion nationale et
internationale sur le contenu du livre intitulé « LES REBELLIONS DU MALI : des origines à
nos jours », dont ils sont co-auteurs. Il s’agit pour eux de faire un bon diagnostic de la
situation afin de trouver une solution durable à ce problème récurent.
Dans ses propos préliminaires, Dr Choguel Kokalla Maïga non moins Président du MPR, a
d’abord expliqué les raisons qui ont suscité l’édition de cet ouvrage. « L’idée d’écrire ce livre
c’est définitivement inscrit dans nos esprits à la suite de l’effondrement de l’Etat dans le
premier semestre de 2012 » a-t-il noté. Ainsi, « la dédicace de ce livre » dit-il, est d’abord à
tous ceux qui sont tombés pour la patrie quelque soit la circonstance.
Dans cet ouvrage de quelques 500 pages, les co-auteurs font ressortir les origines des
différentes rébellions qui ont secouées notre pays de l’indépendance à nos jours. Notons
que ce travail est le fruit d’un scientifique chevronné en télécommunication, avec un
parcours atypique, Dr Choguel K. Maïga et ce littéraire émérite M. Issaka Singaré. Tout ce qui
donne à ce livre un caractère non seulement une valeur littéraire mais aussi scientifique.
« En introduction, nous avons cité une sagesse Bamanan « Bana don ka fusa ni Bana fura kè
yé » qui se traduit littéralement « Un bon diagnostic vaut mieux qu’une mauvaise
thérapie ». Parce que, notre première analyse est que la rébellion perdure par ce qu’on fait
un mauvais diagnostic de la maladie. Donc on prescrit des médicaments qui ne peuvent pas
soigner la maladie », a lancé le Docteur en télécommunication.
Ensuite pour faire un diagnostic assez pédagogique, les co-auteurs se sont inspirés de
l’essentiel des arguments développés par les théoriciens du séparatisme. Il s’agit des
arguments sournois qui font croire que le nord du Mali est la terre des touaregs. Pour M.
Maïga Kidal, c’est pour majoritairement les Imghad, les Sonrhaï et les Bella et non les Ifogas.
Quand à eux (Ifogas) c’est Abeibara et Tinésako.
Il notera que c’est quand on a crée la région qu’on leur a donné le pouvoir d’être les chefs à
Kidal. Donc de falsifications et de manœuvres administratives, on a créé des situations
ingérables.
Deuxième argument avancé est que le nord a été délaissé. Il n’a pas été développé.
Délibérément les populations du nord notamment les Arabo-berbères ont été soumises à
une répression sauvage pour précisément exercer le génocide contre eux. Raisons pour
lesquelles ils ont pris les armes. « Voilà dans quoi est habillé le projet. C’est pour cela que
nous avons séquencé l’histoire pour montrer d’abord que le nord n’appartient pas plus aux
touaregs, aux sonrhaï, aux Bambara, qu’aux peules et autres », a-t-il répliqué.
2012, la conséquence d’une mauvaise prescription
A en croire Dr Choguel, les présidents à partir de 91 ont une lecture erronée des causes de la
rébellion. A partir de cette lecture erronée, mauvais diagnostic, mauvaise prescription, le
constat est que le malade finalement au lieu de guérir, est tombé dans le coma.
La suite est connue : perte de notre souveraineté, on a perdu la maitrise de notre destin et
en ce moment on s’est retrouvé dans les mains de la communauté internationale. Entre
temps, la gestion du Mali a échappé non seulement aux maliens mais aux africains. C’est
pour cela qu’on est dans cette situation.
On a créé un sanctuaire. Les séparatistes qui n’étaient ni une force politique ni une force
militaire ni une force morale et qui étaient en exil ont été ramenés dans les fourgons de
Serval pour les installer à Kidal. On créé de toutes pièces des interlocuteurs à l’Etat malien.
C’est avec eux qu’on conclu les accords d’Alger. Et naturellement le contrôle du Mali lui
échappant tout le processus s’est enlisé. On est allé d’accord en accord jusqu’à la fameuse
entente sur les autorités intérimaires. On a trompé le peuple malien. C’est démontré qu’on
est dans l’enlisement aujourd’hui.
Les forces internationales qui au moment où elles venaient avaient vocation dans l’esprit des
maliens qui leur ont fait appel de venir aider l’Etat malien a recouvré son intégrité
territoriale se sont transformées en force d’interposition chaque fois que les séparatistes et
terroristes étaient en difficulté.
« Il n’ya jamais eu de rébellion Touareg au Mali »
M. Singaré, dans son exposé soutiendra qu’une rébellion touarègue n’a jamais existé au
Mali. Pour mieux s’expliquer sur la question, son intervention était essentiellement portée
sur deux hypothèses.
Première hypothèse, selon laquelle le Soudan français devenu par la suite République du
Mali contrairement à ce qu’on essai de faire croire n’est pas une conception artificielle. Il est
la reconstitution pré partielle du reste d’une entité politique qui a eu à exister par le passé.
Deuxième hypothèse, M. Singaré soulignera qu’en réalité, de 1960 à nos jours, il n’ya pas eu
de rébellion touareg. Mais de rébellion de quelques éléments appartenant à une tribu
touarègue férocement attachée à des intérêts féodaux. Cette idée a été développée, dans le
livre, en quatre parties.
Aussi, il pointe du doigt la mauvaise gestion suite à l’accord de Tamanrasset. Depuis, la
rébellion est devenue récurrente. Toujours selon lui, c’est à partir de 91 que la
déliquescence de l’Etat a commencé. L’Etat a dégarni les défenses de la République. Et la
conséquence, le premier adversaire qui est venu a mis à bas l’Etat.
La cérémonie de lancement a pris fin par une séance de dédicace des auteurs.
B. Coulibaly