Au sein de la classe politique malienne et des autorités de la transition, tout le monde est unanime sur la question. Pas d’élections sans Kidal. « Il faut qu’on vote jusqu’à Tinzawaten, le dernier hameau avant d’entrer en Algérie », disent-ils en échos. Cette position semblent être partagée par la totalité des maliens et des africains. Le 22 avril 2013, encore, le président de la commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, en conférence de presse laissait entendre que la présidentielle ne doit pas se tenir avant la libération de Kidal. Car voter sans Kidal serait cautionner la partition du pays. Néanmoins, beaucoup de zones d’ombres demeurent sur la situation de Kidal. En effet, les militaires maliens sont cantonnés aux portes de Kidal par l’armée française. Et, l’Assemblée nationale française vient de prolonger la mission de l’opération Serval au Mali. Cette situation n’est pas du tout du goût de certains leaders politiques et membres de la société civile malienne. Ils y voient une logique sécessionniste de l’ex-colonisateur, la France. Et, récemment le parti de l’ex premier ministre, Soumana Sako, est sorti de ses gongs pour fustiger l’attitude de la France à propos du Mnla et de Kidal. Pour le parti de Zou, la France joue un jeu trouble et troublant. Son parti met en garde la France contre tout projet de fédéralisme au Mali. Le constat, c’est que les maliens qui étaient enthousiastes au début de l’intervention militaire française, semblent aujourd’hui déchanter par la situation qui prévaut actuellement à Kidal. Ils se demandent à quoi jouent réellement la France ? Et pourtant Hollande, en arrivant au pouvoir s’était dit contre toute ingérence dans les affaires internes d’un pays. Et on y voyait la mort de la France-Afrique tant décriée par l’Elysée et les intellectuels africains. Légitimement, les maliens ont salué l’intervention militaire de la France pour lutter contre le terrorisme et le grand banditisme qui menaçaient la survie de l’Etat Mali. Mais ils sont ébahis de la tournure que prennent les évènements. En effet, La question du Mnla et de Kidal taraude les esprits. Inscrit dans l’article 25 de la constitution de notre pays, le Mali est une République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque et sociale. Son principe est le gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple. Par conséquent, la souveraineté du Mali sur toute l’étendue du territoire malien n’est pas négociable. La solution doit être la mise en place d’une bonne politique de décentralisation qui permettra une bonne gestion et une bonne répartition des biens et services. Les maliens dans leur majorité écrasante disent oui à la négociation entre tous les fils du Mali. Mais ils ne veulent pas d’une négociation avec des groupes armés, qui changent de coloration du jour au lendemain. Et les maliens sont contre toute forme de fédéralisme en République du Mali. À cet égard, il ne saurait être question d’élection sans la région de Kidal.
Madiassa Kaba Diakité le republicain 2013-04-24 01:21:07