Après avoir levé le voile sur sa participation aux élections de 2012, le président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS), Hamèye Younouss Dicko a jugé utile d’aller à une réconciliation nationale « sans jamais masquer, occulter l’histoire de notre pays, sans jamais réécrire notre histoire dans une optique révisionniste et sans jamais masquer la réalité des faits ». Selon lui, cette réconciliation n’est pas seulement une question de cœur, parce qu’on aime ou pas tel homme politique qui a eu la charge de l’Etat et qui a commis tel ou tel acte répréhensible, elle est aussi une question de raison, une nécessité pour la paix sociale, la cohésion nationale, le développement durable, la consolidation de la nation et de la démocratie.
« La réconciliation nationale, on n’en parle et on n’en parle toujours, mais on ne voit rien venir ! Elle est d’abord devenue un fond de commerce politique, puis est devenue l’examen de Bougouni ou des lobbys se sont constitués pour bloquer toute tentative de réhabilitation qui ne commence pas par l’ancêtre politique de tel ou tel lobby », a déploré le président du RDS. Avant d’ajouter que la réconciliation est une simple question de courage politique car, notre peuple, lui, est un peuple de cœur, un peuple intelligent, un peuple de solidarité. « Notre pays est en avance et se trouve très loin devant les politiques qui ignorent que les petits enfants de Modibo Keïta, de Fily Dabo Sissoko et de Hamadoun Dicko se sont depuis longtemps réconciliés sans même avoir réfléchi pour se réconcilier et se retrouver » a-t-il critiqué.
Le président du RDS, après la question de réconciliation nationale, s’est penché sur les questions de l’insécurité au Nord du Mali et les problèmes des OGM au Mali.
Selon lui, notre territoire est devenu une bande passante, notre dignité est malmenée et le peuple est fort inquiet. « Nous sommes inquiets car, sous prétexte d’un amical droit de poursuite octroyé pour lutter contre le terrorisme, des troupes étrangères pénètrent notre pays sur une profondeur de 300 Km et viennent combattre à la porte de nos métropoles. Pour ce faire, il a demandé au Gouvernement de règlementer de façon stricte ce droit de poursuite, et dans le cas échéant de le supprimer purement et simplement pour assumer lui-même de la défense de notre territoire » a-t-il condamné. Il a critiqué la politique sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) qui s’assimile, à l’en croire, à la fin de notre liberté de nous alimenter selon nos choix.
Pr. Younouss Hamèye Dicko n’a pas esquivé les problèmes de notre école. En guise de solution, il préconise la réhabilitation du concept : « un village, une école » pour mieux développer les autres ordres d’enseignements. « En 50 ans d’indépendance, notre pays ne dispose que de 13 structures d’enseignement supérieur. Ce rythme, veut dire qu’au 100e anniversaire, il y aura seulement 26 établissements d’enseignement supérieur, ce qui est bien étriqué » s’est-il lamenté.
Oumar Camara
L’Indicateur Renouveau 21/12/2010