Pourtant, le congrès extraordinaire de l’Adéma-Pasj, la formation de l’inter groupe parlementaire Espoir 2002, la bataille de candidature pour la présidence du parlement attestent clairement de cette propension de l’hémicycle de Bagadadji à prendre le devant des évènements politiques importants. Or, l’attente des votes du projet de loi de révision constitutionnelle et du code des personnes et de la famille a créé un climat d’indécision autour des actes du gouvernement et des parlementaires. Toutes choses qui, du coup, avaient freiné l’élan des partis politiques à monter au créneau pour animer les débats. Malgré tout, le pas vient d’être franchi. Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a déclaré à la presse internationale qu’il ne soutiendra aucun candidat à l’élection présidentielle de 2012.
Il a ajouté : ‘’ je me contenterai de tout faire pour organiser des élections libres, transparentes et crédibles. Tous les candidats pressentis ont plus ou moins des rapports personnels avec moi. Le plus important pour moi et là c’est le soldat qui parle, c’est qu’à la fin de ma mission, je souhaite au Mali d’avoir un très bon président, pondéré, ouvert, disponible, travailleur et surtout profondément enraciné dans nos valeurs de culture.
‘’ Lors de cette interview, il a encore réitéré sa décision de quitter le pouvoir en 2012. Du côté du Parti pour la solidarité et la justice, quoique l’appel à candidature ait fait l’objet de report, Dioncounda Traoré a assuré ‘’qu’ils sont prêts pour 2012 et qu’il est sûr qu’ils vont récupérer le pouvoir perdu en 2002. ‘’ L’Adéma-Pasj, habitué aux querelles de candidature, a donc pris toutes les précautions pour la cause, sachant qu’ils sont à la croisée des chemins. Rappelons toutefois que certains partis politiques, tels que le Parena, restent fidèles à leurs habitudes d’intervenir, à travers des thèmes pertinents, dans les grands enjeux nationaux et internationaux. A l’heure actuelle, les campagnes électorales pour les communales partielles battent leur plein. L’atmosphère politique est donc chargée des évènements annonciateurs des grandes batailles de 2012.
La Côte d’Ivoire ne peut plus divertir la classe politique puisque le financement public des partis lui a ravi la vedette. Les calculs ont commencé et malheur à celui qui n’aura rien dans sa caisse. En effet, la politique de l’Autruche ne sert à rien au Mali et il ne faut pas se voiler la face, puisque sans financement, qu’il soit public ou occulte, aucun parti politique ne pourra payer les frais de location de son siège, tenir ses instances régulièrement, battre campagne et prétendre à une candidature honorable aux grandes joutes électorales.
En attendant les grandes échéances électorales de 2012, il est encore temps, pour chaque formation politique, de baliser la voie et prouver sa capacité de rassembler les populations autour de ses ambitions.
Baba Dembélé