Du coup, ces bouleversements tous azimuts ont créé un paysage politique préélectoral atypique. Le départ de Moussa Mara des Pur n’a fait qu’afficher au grand jour l’antagonisme de deux partis qui n’ont jamais pu s’entendre sur les modalités de leur alliance, à savoir la Codem dirigée par Ousseïni Amion Guindo et Yéléma présidé par Moussa Mara. Tous les deux ont finalement été investis candidats à la présidentielle.
La convocation de Jeamille Bittar devant la commission Ad’ hoc de discipline du Pdes a-t-elle vraiment sa raison d’être, puisqu’on lui reproche tout simplement d’avoir créé une association ? Ce qui parait tout à fait normal dans un pays démocratique qui respecte la liberté d’association. La raison est donc à chercher ailleurs, en l’occurrence dans sa volonté de vouloir imposer sa candidature au Pdes. La démission du maire de Goundam, Mme Seck Oumou Sall du Pdes est un revers de plus pour le parti, vu le charisme du maire dans sa localité. Toutes choses qui risquent fort de fragiliser le Pdes, à la veille des échéances électorales. Les doyens de l’Us-Rda avaient-ils réellement accepté la fusion du parti emblématique et symbole de l’indépendance avec d’autres partis ? En tout cas, les démissionnaires de l’Um-Rda ont créé l’association « 22 septembre 1960» et se prépareraient, selon des sources concordantes, à rejoindre d’autres partis politiques.
Les 44 partis politiques devenus Gps-2012 souhaitent investir le candidat du regroupement pour l’élection présidentielle. Ils ont toutefois précisé que c’est au deuxième tour. Or l’Urd et le Rpm, membres du Gps-2012, ont déjà signé avec d’autres formations politiques des plate formes de soutien à la candidature de leur candidat à la présidentielle de 2012. L’Urd, avec la Fcd et Coream et le Rpm avec 9 partis politiques. Suite à toutes ces implosions, la perspective de la candidature de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé suffit pour envisager des lendemains d’explosion pour ses partisans tapis au sein de plusieurs formations politiques. Ils restent notamment aux aguets à l’Adéma-Pasj, où on prêterait aussi au ministre des affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, des velléités de division, au Pdes, à l’Urd et à la Fcd de Djibril Tangara, regorgeant de beaucoup d’anciens militants du Mouvement citoyen qui auraient opté pour le candidat indépendant Modibo Sidibé à la place de Soumaïla Cissé. La récente visite, selon certaines sources, du mentor de l’Urd à la famille d’Oumar Ibrahim Touré, 2ème Vice Président de l’Urd, n’est-elle justement pas une démarche faite pour prendre les devants afin de parer à l’explosion ?
Baba Dembélé
Le Républicain 01/11/2011