L’Aube : Tout laisse croire que le 1er vice président du Pdes, Jeamille Bittar, sera candidat à la Présidentielle 2012. Le Comité directeur national du parti s’apprêterait à le sanctionner. Qu’en est-il exactement ?
Hamed Sow : Nous avons des procédures au sein du Pdes pour désigner les candidats. Nous allons faire finalement notre convention à la mi-décembre parce que nous souhaitons qu’elle reflète l’état réel d’implantation du parti dans tous les cercles et communes du Mali. C’est cette convention qui va déterminer la date de la conférence nationale, laquelle va désigner le candidat à travers la mise en place d’une commission d’investiture. Celle-ci enregistrera les candidatures, essayera de nous trouver un candidat de consensus et s’il n’y parvient pas, les textes du parti sont clairs : les délégués voteront pour désigner un candidat.
Maintenant, je ne peux pas répondre sur les intentions. Mon jeune frère Jeamille Bittar a lancé une association et il y a un débat là dessus. Le droit d’association est reconnu au Mali. Les Maliens se sont battus durement pour avoir droit à s’associer que ce soit à travers des formations politiques ou de simples associations. Tout le monde a la liberté de créer une association. Maintenant, le débat qu’il y a entre Jeamille Bittar et certains responsables du Pdes, c’est que cette association a un caractère politique, dans la mesure où elle aurait donné une lettre d’or à Bittar pour qu’il se présente. Du coup, l’association devient une association politique, aux dires de certains. Or, nos textes sont là aussi très précis : on ne peut pas être membre du Pdes et militer dans une autre structure politique. Il y a donc deux écoles de pensée qui se confrontent. Ceux qui sont pour Jeamille et qui disent que ce n’est pas une association politique et que toute association peut demander à quelqu’un de se présenter à une élection et ceux qui soutiennent le contraire. Le débat est là.
Mais, je pense qu’on n’ira pas au-delà. Personnellement, je me suis beaucoup impliqué ces dernières heures pour qu’on n’aille pas vers des sanctions, des exclusions de qui que ce soit. Est-ce que j’aurai le succès escompté ? Je l’espère. Je ne souhaite pas que le Pdes exclut quiconque. Nous sommes un parti jeune, nous avons besoin de tout le monde. Et toutes les formations politiques connaissent ce problème de positionnement. Il y a six mois, tout le monde disait que l’Adema allait éclater, mais l’Adema est arrivée à trouver son candidat de consensus. Quand on dit que le Pdes est divisé, je m’inscris en faux contre ça, parce que nous avons un comité directeur national où il n’y a pas de problème de tendance. Il fait son travail normalement, il est entrain de préparer la convention. Nous avons créé une commission sur le projet de société, une commission sur la relecture des textes du parti, une commission de stratégie politique et des alliances etc. En même temps, il y a un travail d’arrache-pied qui est fait sur le terrain pour terminer la mise en place des structures du parti de façon à ce que nous soyons véritablement prêts à la mi-décembre. Il n’y a aucun problème personnel entre Jeamille Bittar et Diane Séméga. Ils plaisantent beaucoup ensemble. Les gens exagèrent dans cette affaire là.
L’Aube : La candidature du président du parti, Hamed Diané Séméga est annoncée dans les coulisses? Est-ce que le débat existe au sein du Pdes ?
Hamed Sow : Moi, je ne pense pas que Diane Séméga sera candidat. Diane Séméga est un homme d’honneur et un homme de parole. C’est un homme qui a toujours développé une loyauté sans faille vis-à-vis de ATT. Donc, à partir du moment où le président dela République a eu lui-même à dire qu’on ne peut pas être ministre et être candidat à une élection politique, je suis sûr et certain que Diane Séméga tiendra cet engagement. Je ne pense pas une seule minute que Diane Séméga ira à l’encontre de cette volonté du président, d’autant plus qu’il a eu à dire à maintes reprises qu’il n’a jamais dit à quiconque qu’il était candidat. J’entends dire qu’il serait prêt à démissionner du gouvernement pour se présenter. Si tel est le cas, moi je serai le premier surpris parce que pendant dix ans, Diane Séméga a été un fidèle parmi les fidèles à ATT.
Et il y a des hommes qui ont respecté le principe arrêté par le président dela Républiqueà la formation du nouveau gouvernement. Iba N’Diaye, qui était la deuxième personnalité du gouvernement Modibo Sidibé a renoncé au gouvernement pour se présenter éventuellement aux primaires de l’Adema. Par contre, Tiémoko Sangaré, l’actuel ministre de l’environnement et de l’assainissement, a renoncé aux primaires pour figurer dans le gouvernement. Et jusqu’à présent, je n’ai pas entendu d’abord que le ministre Soumeylou Boubeye Maïga est candidat.
Donc, je ne vois pas comment nous, qui nous réclamons de ATT, nous pourrions déroger à cette règle. C’est pourquoi, personnellement je ne crois pas que Hamed Séméga se présentera et ira à l’encontre de ce qui a été établi comme règle par le président dela Républiquecompte tenu de son engagement vis-à-vis de celui-ci.
L’Aube : Et vous-même, êtes-vous candidat ?
Hamed Sow : En ce qui me concerne, j’ai simplement fait une offre de disponibilité. Mais, il y a des conditions. D’abord, j’ai quand même un patron qui est le président dela République dont l’opinion compte pour moi. Ensuite, si effectivement les camarades du parti pensent dans leur grande majorité que je suis à même de porter haut les couleurs du parti, je serais disponible. Je suis prêt.
Réalisée par Sékou Tamboura
L’Aube 11/11/2011