Du fait que le Président sortant ne sera pas de la partie, il serait trop prématuré de connaître celui qui succédera au Général Président à Koulouba le 8 juin 2012. Mais au regard de l’évolution actuelle des choses au sein de plusieurs partis politiques, on peut avancer que la surprise sera grande pour plus d’un. Ceux qui clament haut et fort « qu’un tel ou un tel ne sera pas le candidat de notre parti » sont-ils sincères dans leurs propos ? Certainement non ! Nous parlons du cas de nos amis de la Ruche et de nos camarades du parti issu des « cendres » du Mouvement citoyen (MC).
Si au sein du PDES, les prétentieux ne sont qu’au nombre de trois (Hamed Diane Séméga, Jeamille Bittar et Ahmed Sow, tous de gros outsiders en perspective), au sein du parti de la Ruche, le vinaigre risque d’être encore plus aigre qu’on ne l’imagine, car quel que soit celui qui sera choisi pour défendre les couleurs de Abeilles lors de cette élection présidentielle à venir, nul doute que cela pourrait créer des frustrations au sein de la grande famille de l’ADEMA-PASJ.
Le Pr. Dioncounda Traoré rattrapé par ses propres mots
Et si les Ruchers avaient daigné porter leur choix sur un homme comme l’ancien Premier ministre, ne seraient-ils pas les grands favoris de la bataille présidentielle de 2012 ? La réponse à cette question est à 85% positive, surtout quand on sait que le président Dioncounda Traoré, avait clairement souligné : « Un militant ADEMA qui milite au sein du parti depuis sa création détient les mêmes traitements et les mêmes faveurs qu’un militant qui vient d’intégrer la famille Abeille il y a seulement quelques heures ».
Avec de tels propos, le Professeur Dioncounda Traoré n’est-il pas en porte-à-faux avec lui-même, puisque c’est le même Dioncounda Traoré qui fut le premier à clamer haut et fort que Modibo Sidibé n’est pas militant de l’ADEMA et qu’il ne sera pas le candidat du parti de la Ruche à la présidentielle de 2012 ? Aurait-il oublié des propos que lui-même avait lancés en son temps ? Mais comme le disent les sages en la matière, « pour un fautif, il n’est pas ridicule de reconnaître sa faute et d’adhérer à l’idée de celui qui détient la raison ».
Des prétendants aux ambitions démesurées
Ni Jeamille Bittar, ni Ahmed Sow, ni Hamed Diane Séméga n’ont assez de carrure pour diriger un pays comme le Mali, car aucun de ces trois prétendants annoncés comme possibles candidats du PDES ne possèdent les traits indicatifs de celui que tout le monde qualifie de « parrain du PDES » (ATT), bien que se réclamant comme étant ceux qui avaient porté ATT au pouvoir en 2002. Il est donc grand temps qu’on clarifie les choses telles qu’elles l’ont été.
En 2002, à cause de certains faits, le Président ATT a été élu par la grande majorité des Maliens, dont même les indécis. Dans un premier temps, nombreux étaient les Maliens qui craignaient que le candidat de l’ADEMA succède à Alpha Oumar Konaré (également de l’ADEMA), et cela, au vu de la gestion du pouvoir par l’ADEMA durant les dernières années de la Présidence de Alpha Oumar Konaré. Les Maliens ne voulant plus que les postes de responsabilités soient attribués selon le fait d’appartenir au parti au pouvoir, ils tenaient coûte que coûte au changement. Sur un tout autre plan, une victoire de l’ADEMA en 2002 pouvait constituer un frein pour l’avancée démocratique du pays. Les Maliens craignaient également l’instauration d’un nouveau parti-Etat identique à un pouvoir dictatorial. Nombreux sont ceux qui craignaient aussi l’arrivée d’un homme comme IBK à Koulouba. Pourquoi ? Parce qu’ils craignaient la vengeance, surtout que le « Mandé Mansa » venait d’être éjecté du parti de la Ruche. Autant de calculs qui auraient guidé la majorité des Maliens dans leur choix en 2002. Il n’y avait donc pas lieu, pour un groupe de personnes, de réclamer la paternité de la victoire du « chouchou du peuple » en 2002 (ATT).
Sous l’ère du Président ATT, chacun a eu « sa part de gâteau ». IBK, qui aura été de beaucoup dans l’apaisement de la tension politique en 2002, fut élu par la suite président de l’Assemblée nationale : une bonne récompense, dirons-nous. En 2007, après avoir décidé de soutenir le président sortant et candidat à sa propre succession, l’ADEMA a récupéré son fauteuil de la présidence de la « grande maison de Bagadadji » (Assemblée nationale). Mais dans tout ce jeu, le grand salut demeure dans le climat politique apaisant, la quiétude et surtout le social entre citoyens du pays. Il y a donc lieu que les uns et les autres se ressaisissent à temps pour éviter à notre pays de replonger à nouveau dans le chaos.
D’autre part, il sera bon et juste pour les Maliens de porter leur choix sur quelqu’un qui pourra poursuivre les actions de développement entamées par ATT, tout en se mettant au-dessus de toutes querelles politico politiciennes.
De nos jours, le Mali n’a pas besoin d’être dirigé forcement par un candidat issu des rangs d’un parti politique : le pays veut tout simplement quelqu’un qui pourra le faire avancer dans la voie du développement harmonieux souhaité par tous les Maliens et l’apaisement de son climat sociopolitique. C’est pourquoi nombreux sont des politiques avertis qui souhaitent de nos jours la victoire en 2012 d’un homme comme Modibo Sidibé afin de maintenir le pays dans la même voie empruntée par ATT en 2002. Le fait de clamer sur tous les toits que Modibo Sidibé n’est pas et ne sera pas le candidat de l’ADEMA ou du PDES ne constitue-t-il donc pas une perte de points précieux, tant pour les Abeilles que pour les citoyens ? (A suivre)
Par Zhao Ahmed A. Bamba
Le Coq 04/07/2011