Samedi dernier, au cours du lancement de l’UMAM, la grande majorité de l’opinion nationale aurait parié que le Premier Vice-président du PDES allait déclarer sa candidature à l’élection présidentielle de 2012. Beaucoup sont restés sur leur faim, car le Président d’honneur de l’UMAM n’a pas éclairci sa position. Tout le monde pensait pourtant qu’il allait se lancer à la conquête du prestigieux palais présidentiel. Après avoir reçu la lettre de l’appel à candidature de l’UMAM, Bittar s’est borné à dire, tout simplement: «Je vous ai compris. Je jure que je ne vous décevrai pas. Dans les jours à venir, je donnerai ma réponse à l’appel que vous venez de me lancer. Je n’ai rien d’autre à dire, si c’est vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi». Du coup, Bittar entretient un sérieux doute quant à sa candidature à la présidentielle. D’autres diront peut-être qu’il a voulu imiter ATT, qui, en 2002, avait utilisé les mêmes termes avant de se porter candidat à l’élection présidentielle la même année.
Si, par la suite, Bittar venait à se présenter à l’élection présidentielle, cela risque de lui coûter un départ du PDES. Car les amis du Président de la République n’entendent pas le choisir comme candidat. Et, déjà, ils ont donné le ton. En effet, à la veille même du lancement de l’Union des Mouvements et Associations pour le Mali (UMAM), la direction du PDES avait mis des affiches dans la ville de Bamako, on ne peut plus claires: «Bittar n’est pas le candidat des jeunes du PDES». Cela montre à quel point les hostilités sont déclenchées dans la grande famille présidentielle.
Est bien malin celui qui peut prédire comment elles vont prendre fin. Cela, d’autant plus que le Secrétaire général du PDES, le ministre de la Justice Maharafa Traoré, dans une lettre adressée aux sections du parti, a accusé les géniteurs de l’UMAM de mener un travail fractionniste. Il invitait donc les militants et responsables du PDES à s’abstenir de participer au lancement de l’UMAM. Apparemment, la lettre du secrétaire général est tombée dans des oreilles de sourds, car ils étaient nombreux au lancement.
De deux choses l’une, soit la scission annoncée du PDES est advenue, soit il s’agit d’un manque de respect d’une décision du Secrétaire général du parti. Ce qui, dans tout parti politique sérieux, mérite d’être sanction. En tout cas, les responsables et militants de l’UMAM, qui sont pour plupart PDES, semblent avoir choisi leur camp. Car Bittar a réussi son show samedi dernier. Les responsables et militants de l’UMAM lui ont offert une mobilisation des grands jours, avec, à la clé, un appel solennel à candidature. L’UMAM, constituée de plus de 80 associations et mouvements, a donc décidé d’adopter comme champion le Premier Vice-président du PDES et de soutenir toutes ses initiatives. C’est dire donc que si Bittar est candidat, il le sera sous ses couleurs.
Youssouf Diallo