La Coordination des organisations patriotiques (COPAM) a organisé hier une marche pour attirer l’attention sur le rôle que doit jouer le président par intérim, Dioncounda Traoré, à la tête de l’Etat conformément à l’Accord-cadre du 6 avril. C’est donc sous un soleil de plomb que les manifestants ont quitté la « place de la liberté » pour rejoindre le « monument de l’Indépendance ». Ils scandaient des slogans de soutien au Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) et à l’armée malienne face à la crise du Nord.
La marche, qui avait les allures d’une démonstration de force des pro-putschistes, a enregistré la présence de plusieurs leaders politiques et de la société civile. Il s’agit entre autres du secrétaire général de la Conférence syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), le président du parti SADI Cheick Oumar Sissoko, les députés CODEM et SADI Housseyni Guindo et Oumar Mariko, les militants de l’Association « No Vox », etc.
40 jours pour Dioncounda
La marche d’hier mercredi a été celle d’une explication de texte de l’Accord-cadre du 6 avril dernier signé entre la junte et le médiateur de la CEDEAO. La COPAM, qui regroupe plusieurs organisations de soutien à la junte dont le MP 22 et la Convergence de soutien au CNRDRE, est formelle quant à l’interprétation du texte. « Cet accord revêt non pas une cession du pouvoir par les militaires aux civils, mais sur l’organisation d’une transition, qui ne sera pas dirigée la Dioncounda Traoré. Lequel n’assurera qu’un intérim de 21 à 40 jours, qui permet de constater la démission du président de la République Amadou Toumani Touré et l’impossibilité de la tenue des élections dans les délais prévus », a déclaré d’entrée de jeu le président de la COPAM, Hamadoun Amion Guindo. Qui a expliqué que l’accord intervenu le 6 avril dernier a de notoire qu’il lève l’embargo de la CEDEAO contre le Mali d’une part, et d’autre part l’embargo des tenants de l’ancien régime sur notre transition ».
Pour les militants de la COPAM, la mobilisation des populations doit être de mise « pour un Mali fort et responsable ».
Quant à Oumar Mariko, il a regretté que l’accord ne fait pas cas de la tenue d’une Convention nationale conformément à la déclaration du 1er avril dernier, du capitaine Amadou Haya Sanogo. Cette Convention, ajoute Oumar Mariko, devait définir la feuille de route de la transition et la mise en place des organes de gestion.
Autant dire que la pression des soutiens au CNRDRE se renforce sur Dioncounda Traoré alors que son investiture officielle est prévue ce jeudi 12 avril.
Issa Fakaba Sissoko
L’Indicateur Du Renouveau 13/04/2012